mardi 30 novembre 2010

On se les gèle à 22

Je ne croyais jamais dire ça, mais... il commence à faire frais.

Tout étant relatif, après avoir vécu à 40, mon corps réagit à un écart de température de 15 degrés. C'est ainsi que je vois malgré moi mes muscles arecteurs se contracter créant sur ma peau la chair de poule. Heille non mais vraiment, est-ce que j'ai besoin d'un isolant thermique??

Du coup, je cherche les manches longues dans mon garde-robe et les tenues plus chaudes. C'est incroyable comme sensation, mais vrai.

En fait, c'est actuellement le meilleur moment pour les visites puisque la chaleur est modérée ;) Et ça va jusqu'en février, avis aux intéressés!!!

(Depuis l'automne, Harmonium)

lundi 29 novembre 2010

W

Paradis des oiseaux

2h30 de route, 2h30 de paysages merveilleux, ponctué de oh et de ah. On part à 4 Belges et une Québécoise, Odile, Fred, Manon, Jean-Christophe et moi.

Niamey est à quelques 200 km du fameux parc W. W pour le tracé du fleuve que longent les côtes et qui s'apparente à la forme de la 23e lettre de l'alphabet latin.

Tout au long du trajet, de magnifiques arbres au tronc immense et à la cime dégarnie sont décorés de guirlandes et de boules. J'ai trouvé des arbres de Noël en Afrique. Il s'agit du majestueux baobab. Les décorations sont en fait, les fruits de l'arbre, appelés pain de singe. Paraît-il qu'ils sont délicieux en crème glacée. Il faut voir...

 
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Dès notre arrivée, les animaux défilent...

Le croco sur le cours d’eau tranquille ondule et se déplace astucieusement.
 

 
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Les merles argentés qui suivent notre convoi avec attention. De leur regard avide, on dirait qu'ils attendent une panne pour nous sauter dessus.

L'antilope-cheval qui jaillit de nulle part en plein milieu de la route pour repartir de plus bel.

Le rollier d'Abyssinie qui se pavane et se laisse aisément photographié. Il faut dire qu'il est vraiment magnifique avec son joli maquillage autour des yeux.
 
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Le troupeau impressionnant de buffles avec leurs oreilles style cheveux Ouimzi ou encore version furbies à 180 degrés au lieu de 90 qui traverse bruyamment le sentier d'un pas pressé.

On s'installe au campement avant le souper et quel campement... Le grand luxe! Gigantesque tente de 6 places avec oreiller et moustiquaire. Un coin douche et une toilette avec siège. Quand je pense qu'il y a des bars de Niamey qui n'en ont même pas... La bouffe est super bonne, soupe de courge en entrée, ragoût et couscous en plat de résistance et pastèque pour dessert. Aller, on est confo ou on ne l'est pas!
 

 
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Vers 20h00, on part pour une expédition nocturne à la chasse aux lions. Après une heure de balade en voiture, toujours pas de Simba à l'horizon. Or, surprise, une civette joue à cache-cache. Malheureusement, le manque d'éclairage nous empêche de prendre un cliché de la demoiselle tachetée et rayée.

Au matin, les singes vervet squattent près du campement en quête de reste de nourriture. Alors que leurs cousins babouins sont un peu plus loin dans les broussailles.
 
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Vers 10h on part en balade dans le parc avec notre guide et notre sécurité/gars armé jusqu'aux dents. Sous le soleil tapant, je ressors de la savane avec des griffures sur les jambes et un visage rougi. Cependant, mes blessures ne sont pas dues aux animaux, mais bien aux herbes sèches qui m'ont fouetté tout le corps et au soleil qui m'a chauffé la tête.

Vraiment un super weekend avec les Belges et ce malgré mon accent hahaha, en fait le leur!!!

vendredi 26 novembre 2010

Aurore Quintet

Jazz manouche : guitare, violon, contrebasse avec un extra batterie et trompette pour le quintet d'Aurore. En fait, le groupe est plus connu comme Aurore Quartet, mais le quintet est définitivement plus raffiné et complet (voir youtube pour un aperçu plus détaillé, mais peu représentatif).

Une comparaison me vient en tête... Fou-Bar, rue St-Jean, soirée jazz et hot dog choucroute, chips ondulées nature, petite table ronde, seule au monde avec ma bière et les musiciens.

Le contexte ici est fort différent. Souper-spectacle high class, à la terrasse du restaurant les Rôniers. Tout le gratin de Niamey est là. Au menu tarte tatin aux tomates et confit d'oignon crémeux, Osso bouco et tagliatelle, thé à la menthe, éclair au café sur fond de jazz, tonalités de suave à rythmé.

Certains spectateurs jouent les offusqués parce que les gens parlent pendant la représentation, alors que d'autres s'amusent et s'éclatent sans ménagement au grand damne des premiers.

Moi, je suis ravie d'être là, vivant un peu ici, me sentant comme chez moi.

mardi 23 novembre 2010

Je déteste les animaux, mais...

… j’ai des envies de végétarisme quand je vois les poulets vivants attachés au guidon des vélos des gens.

… j'apprécie la présence des chatons qui chassent les bestioles qu'on ne veut pas dans la maison.

… je les trouve magnifiques les girafes de Kouré et je suis contente qu'il y ait un parc pour les protéger du braconnage.
 
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… j'ai des frissons quand je vois les blessures des chiens infestées de mouches qui pondent leurs œufs.

… je suis désolée de voir les chèvres, les vaches, etc. brouter sur les tas de déchets et s'étrangler en avalant.
 
 
 
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… je me sens triste quand je reviens du travail et que je vois les coulées de sueur et de sang sur le dos des ânes.

… je trouve injuste que les bêtes me fuient parce qu'ils ont peur de moi, parce qu’ils croient que je les battrai plus fort et plus durement que les autres.

(9 crimes, Damien Rice)

lundi 22 novembre 2010

Let it snow

(Snow (Hey Oh), Red Hot Chili Peppers, Stadium Arcadium)

Les changements climatiques sont vraiment dramatiques et causent plusieurs dégâts un peu partout sur le globe. Le Pakistan inondé, les tornades et cyclones dans les tropiques, la crise alimentaire du Niger et la fonte des glaciers sont autant de démonstrations que la planète souffre et que nous souffrirons avec elle. Tout est amené à changer...

De mon bout du monde chaleureux, je pense à vous et j'envie les premières neiges qui sont à vos portes ou déjà sous votre nez. Quel bonheur de se réveiller un beau matin et de voir un mince tapis blanc qui couvre la pelouse. Enfin un peu de luminosité qui éclaire les ténèbres de l'automne.

Sur la terrasse d'Oxfam, je suis un peu perdue dans mes pensées. Alors je suis un peu surprise en regardant à l'horizon de voir de gros flocons tomber du ciel. Je rêve... enfin c'est pas possible.

Les petits cristaux virevoltent dans les airs, se posent un instant au sol et puis reprennent leur danse au gré de la brise chaude. J'ai bien dit brise chaude! Soit c'est la fin du monde (eh option peu désirable), soit j'ai la berlue (bon, plausible avec la malarone et autres gugusses dans l'air, mais tout aussi peu alléchant).

Et je plonge davantage dans mon hallucination me faisant les réflexions suivantes:
"Aucune chance qu'il y ait accumulation au sol, les routes sont déjà couvertes de sable", "Avec quoi je vais pelleter tout ça? Merde", "Si elle est collante, je pourrai faire un bonhomme en arrivant à la maison"...

Je sors enfin des limbes pour m'apercevoir qu'il s'agit en fait de centaines de petits papillons blancs. Oh, c'est magnifique. Merci pour ce moment magique et éphémère. Après tout, j'ai eu droit moi aussi à ma première neige.

Bon d'accord, les changements climatiques ne sont peut-être pas aussi drastiques que l'apparition de neige dans le désert, mais tout de même, j'ai plus ou moins envie d'essayer.

http://oxfam.qc.ca/fr/campagnes/semez/petition

dimanche 21 novembre 2010

Les longs cous

(African Odyssey de Delhi 2 Dublin)


Direction Kouré, Michael, Paul-Armand, Renée, Issouf et moi, on part à la découverte des girafes, ma sortie la plus éloignée de Niamey jusqu’à présent. En fait, le village se trouve à 60km de la capitale.

Le paysage pour se rendre est très caractéristique du désert avec une végétation rare et basse, de petits buissons et de très peu nombreux arbres. Après une demi-heure de 4X4, on arrive à l’entrée de la « ville » où on doit payer l’entrée pour l’accès au site et engager un guide. Il règne ici, dans la zone entre les villages de Kouré et de Harikanassou, un des derniers troupeaux de girafes en liberté d’Afrique de l’Ouest.

On quitte donc le goudron pour emprunter une piste en longeant plusieurs petits villages très charmants avec les maisons en terre d’argile et les toits de paille. Notre tourisme étant très profitable dans la région, les habitants, en majorité des Peuls, sont très accueillants et nous laissent gentiment traverser leur territoire.

Sur le trajet, on rencontre des chèvres qui gambadent tout bonnement dans les champs, des hardes de zébus imposants avec leur immense corne, mais toujours pas de longs cous à l’horizon.
 

 

 
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Puis au loin, une majestueuse apparaît. Elle est comme un mirage sous l’effet de la chaleur. OH je suis émue, elle est si belle, si gracieuse. On s’approche encore un peu question d’atteindre le groupement.

Les 5-6 girafes que nous avons découvertes, pâturent librement dans cette nature peu généreuse. Vraiment, dans toute leur élégance, les bêtes mangent les feuilles du sommet des arbres sans trop nous prêter d’attention. Leur peau pâle est typiquement marquée de taches brunes plus ou moins foncées qui forment comme un casse-tête s’emboîtant à la perfection sur leur dos. Elles ont aussi des yeux très sombres et leur regard est imprégné à la fois de sagesse et de tristesse qui en fait toute leur beauté. Elles sont libres, elles avancent et se promènent où bon leur semble. J’ai une révélation… je suis réellement en Afrique! C’est génial!
 

 

 

 
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samedi 20 novembre 2010

3e mois de mon année

(On verra le sud, Dumas)

Du plus loin que je me souvienne, novembre est pour moi un mois sombre. Sombre parce que la lumière se fait de plus en plus rare. La teinte grisâtre s’étale à tout ce que mes yeux contemplent. La luminosité du soleil me manque.

La froidure se fait de plus en plus persistante et me glace l’échine. La douceur des jours estivaux me manque.

Le temps est rare et les tic tacs résonnent toujours en trame de fond. La remise des travaux, les examens de mi session, les rencontres d’équipe pas possible… La tension monte, je stresse un max, je dors peu et mal, je mange peu et mal et je suis, du coup, invivable. Les moments de repos me manquent.

Pour la première fois depuis si longtemps, la lourdeur du temps n’est pas un fardeau. Le soleil est là, la chaleur aussi, mon été s’étend à perte de vue…

J'ai oublié l'hiver.

vendredi 19 novembre 2010

Vivre pour comprendre

(Reality check, Kodiak)

Il est très facile d'avoir une perception erronée d'un événement lorsqu'il nous est décrit de l'extérieur avec un champ lexical spécifique et qu'on nous projette des images subjectives. Les mots s'enchaînent, mais peuvent prendre une connotation bien différente dépendamment du vécu, mais surtout de l'interprétation de chacun.

Mon texte Tabaski/Aïd-el-Kebir est un exemple de ce type de jugement hâtif qu'on émet lorsque, par manque d'informations sur un sujet précis, on se campe devant l'histoire qu'on nous a racontée.

Voici ma nouvelle version.

La fête de la Tabaski est la fête musulmane la plus importante et la plus populaire du Niger et de l’Afrique de l’Ouest. Malgré les années, elle reste une célébration familiale empreinte de bonté et de partage. Ce que fut autrefois notre Noël. En étant honnête, on peut reconnaître que le 25 décembre est devenu le lieu d’une foire commerciale où le gagnant est celui qui achète le plus et en plus grande quantité.

Bon ok, je joue les avocats du diable, mais tout ceux qui me connaissent savent bien que j'adore Noël et que c'est probablement ma fête préférée, celle que j'attends avec le plus d'impatience et que j'idéalise grandement. Un immense bonheur pour moi malgré tout ce qui l’entoure et que l’on peut critiquer. Or la Tabaski est restée beaucoup plus authentique à mes yeux d'observatrice. J’ai célébré cette fête dans 3 familles différentes ce qui m’a permis de saisir l’essence même de la cérémonie…

Très tôt le matin, on va à la Mosquée pour la prière de l’Imam. Aziz et sa famille sont les premiers à me recevoir. Chez eux, j’assiste à l’immolation. La tâche incombe à Aziz qui est le fils cadet de la maison. Ami et Rissy, ses sœurs sont à la cuisine et préparent la nourriture. On attend l’arrivée du dépeceur avant d’entamer l'écorchement pour que la viande soit la plus fraiche possible lors du découpage.

 

 

Tout est en place. On amène la première bête. On lui noue les pattes pour faciliter son maintien au moment de l’égorgement. Question de ne pas ensanglanter la ville toute entière, on a préalablement creusé un trou pour recevoir le sang des bêtes. Le couteau est bien aiguisé et extrêmement tranchant pour assurer une exécution rapide. Tout le monde est prêt, on tranche la première gorge. Aziz enfonce la dague dans le cou et sectionne la tête jusqu’à la moelle épinière.

Contrairement à mes attentes, le mouton ne bêle pas de douleur. Les seuls bruits qu’on entend sont celui du sang qui coule et qui se vide du corps animal et des ronflements de l’air qui s’échappe des poumons. Cela dit, les images peuvent être un peu troublantes étant donné que l’animal a des spasmes nerveux même une fois la tête tranchée, mais il faut rester conscient que la bête est bel et bien morte.

J’ai compris qu’on voue un grand respect à l’animal sacrifié. Par exemple, on ne tue pas une bête devant une autre. Les moutons attendent dans l’enceinte de la maison pendant qu’on égorge le premier animal. Ensuite, on doit dégager le site du corps mort pour la venue de la deuxième bête. L’animal ne doit pas voir son confrère qui a été abattu.
 

Pour ne rien perdre et faire un dépeçage efficace, on perce un petit trou dans la peau au niveau de la patte arrière. Ensuite, on souffle avec sa bouche par l'orifice pour faire décoller la peau en ayant pris soin de bien nouer le cou pour conserver l'air. L'animal devient tout gonflé et reprend une proportion normale voire sur-dimensionnée.
 
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Je mange un brin de galette de farine de blé et du poulet en sauce avec un verre de jus de tamarin, puis je file à ma deuxième réception.

La famille qui me reçoit cette fois-ci est celle de Fatima, ma patronne. Le repas est très copieux et il règne une belle ambiance familiale. La représentante a invité toutes mes collègues et leurs enfants. Tout le monde est content, c’est la fête et on mange bien. Il y a énormément de nourriture et Fatima s'assure que tout le monde est bien rassasié.
 
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Pour troisième lieu, je me dirige vers le dépeçage chez les cousines de Rachida. Sur mon chemin, je rencontre une bonne vingtaine de méchouis nigériens, installés ça et là. À la demeure, les femmes dépècent, trient et parcellent. C’est fascinant, tout est organisé et on ne gaspille rien. Tout peut se manger et tout se mange. On prépare des sacs de viande qui seront congelés, on nettoie les viscères, on étend le gras sur la corde à linge pour le faire sécher et l’utiliser ultérieurement pour la cuisson.
 

 

 

 
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Vraiment, en tout et pour tout, cette journée est des plus enrichissante. Je ne suis pas choquée comme je le croyais. Étrangement, je suis plutôt contente d’avoir eu la chance de partager un peu les coutumes de ceux que je côtoie tous les jours.

mercredi 17 novembre 2010

Tabaski/Aïd-el-Kebir

De prime à bord, je pourrais comparer l’émotion que cette célébration représente pour moi à celle que j’ai vécu en assistant à une corrida. Mais une mise en contexte s’impose.

Par l’Aïd-el-Kebir, les Musulmans commémorent la soumission à Dieu et Dieu sait que Allah est très présent au quotidien au Niger. En fait, si on remonte dans le temps, c’est Dieu qui a demandé à Ibrahim d’égorger son fils Ismaël en guise d’offrande. Et dans toute sa ferveur, Ibrahim allait obéir quand l’archange Gabriel s’interposa et remplaça le fils par un mouton. Pour les Chrétiens et les Juifs, on parle de la même histoire dans la Bible et la Torah, mais les noms sont différents, on dit plutôt Abraham et Isaac. Bon, ce sont des détails.

Bref, tous les Musulmans assez aisés financièrement achètent une bête de laine et l’égorgent à la main. On m'a dit que la ville baigne en sang et s’imprègne de l’odeur. Des millions de moutons sont sacrifiés ce jour-là. Perso, je n'ai jamais vu autant de moutons dans tout l'ensemble de ma vie.
 

 

 

 
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La procédure pour effectuer le rituel est aussi particulière. On place l’animal sur son côté gauche, la tête tournée vers la Mecque et on l’égorge avec une dague après le sermon de l’imam pour l’occasion.

La bête est maintenue en position par plusieurs hommes pour éviter qu'elle ne bouge. Bien sûr, les sons et les images sont intransmissibles, mais ils sont bien enregistrés dans ma tête.

 

 

 
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Dans cette boucherie festive, on réserve un tiers de la viande pour soi, un autre pour la famille, les proches, les voisins, les amis et le dernier tiers va aux pauvres et aux plus démunis.

(Erase and Rewind, The Cardigans)

lundi 15 novembre 2010

Je dors sur mes deux oreilles

(Grand corps malade voir le titre du blog)

Dure journée.

Aujourd’hui, si j’avais pu, j’aurais pris l’ordi et je l’aurais lancé de toutes mes forces par terre.

J’ai un projet à remettre à la mi-novembre. Un travail sur lequel je bosse depuis mon arrivée. Je le peaufine un peu plus chaque jour, l’amenant toujours vers mon idéal. Je reçois les critiques et les commentaires des collègues et des patrons, j’efface et je corrige, j’améliore. J’y suis presque rendu.

Ce matin, j’arrive très tôt, parce que je compte bien remettre la proposition de projet à Montréal ce soir. Je travaille fort sur le budget pendant 2 heures intenses. Ça va bien, j’avance. Puis écran noir. On a eu une perte de courant. Normalement, j’ai un onduleur qui fait que mon ordinateur reste allumé même s’il y a coupure. Or, il a lâché. Le technicien informatique m’a dit que c’était réparé, apparemment que non. Je suis en beau calvaire. Je sors prendre une pause café et je me bourre d’ananas.

Aller j’y retourne, je recommence tout à zéro le boulot de la matinée.

Visite imprévue d’un partenaire, je mets tout sur pause. Je dois envoyer un email, mais la connexion Internet ne fonctionne pas. Après de vaines tentatives, je m’excuse auprès du partenaire et je lui dis que j’enverrai le tout plus tard.

Fatima veut me voir, correction à faire sur l’horaire de mission. En gros, elle veut que j’ajoute une 25e heure à la journée pour la visite du bailleur. On doit visiter deux écoles sur l’heure du lunch en même temps. Me voilà magicienne.

À mon retour, MC et moi, on s’assoit pour réviser le budget avant l’envoi, on fait la première activité en 1 heure. Il y a 44 activités ☺ Pas grave, mieux vaut faire bien les choses une fois pour toute. MC va prendre une clope et revient. Et puis bang.

Ostie d’écran noir à marde. Je ris jaune sur mon bureau, j’ai les larmes qui montent aux yeux. Je suis vraiment frustrée. J’en veux à tout le monde. Déjà que les conditions de travail sont pas hyper hot, pourquoi mon ordi à moi seule s’éteint? J’ai mentionné le problème, pourquoi n’a-t-on rien fait? MC me dit de refaire de mémoire ce qu’on a fait ensemble… Je vois rouge.

Bon, il est 16h30, rien n’est terminé, mais je me sens inefficace, un peu dégoûtée. Je décide de rentrer. Je veux juste être tranquille dans mon lit.

Sur le chemin du retour, je marche, il fait chaud, aucun taxi à l’horizon. Puis je me rends compte… que je marche. Ouais, j’ai cette chance-là. Je ne sais pas qu’est-ce qui s’est passé, mais tout est devenu ok.

Hey fillette, arrête de te foutre la pression, si tu ne remets pas ton projet aujourd’hui, bien ça sera demain ou la semaine prochaine ou au pire l’autre d’après. La date, c’est toi qui te l’impose, personne d’autre…

Je souris et je marche, encore et encore.

dimanche 14 novembre 2010