L’arche de Noé s’est échouée en plein désert (Part one)

(Hey bulldog, The Beatles)

Chien. Sal putain de cabot. Jappe, bave, mord, pue, perd ses poils, mâchouille les chaussures, pisse partout.

Ma chienne Leyga est une bâtarde de couleur caramel avec des yeux brun-jaune. Chaque matin, c’est la guerre. Au moment du départ, tout ce que désire mon canidé chéri, c’est de foutre le camp. Quoi de mieux que d’aller batifoler dans les alentours, mettre son museau dans tous les merdiers possibles, pour finalement creuser un trou sous le portail de la voisine et s’y cacher.

Le problème, c’est que ses balades diurnes sont d’une durée indéterminée… Or Rachida, ma super woman adorée qui s’occupe de tout dans la maisonnée, n’aime pas être seule quand la chienne n’est pas là pour l’avertir de la venue d’intrus. Du coup, en sortant de chez moi, je dois m’armer d’un râteau pour la tenir éloignée du portail quand je quitte pour aller au travail. Un petit bonheur matinal quoi!  
 
 

Leyga aboie dès qu’un inconnu arrive près du porche de la villa. Avantage (rare) quand il s’agit de voleurs, désavantages (quotidiens) quand il s’agit d’enfants qui jouent dans le champ devant la maison. ☺

Le pire, c'est que c'est une trouillarde, elle a très peur des étrangers, ce qui lui confère un comportement assez aléatoire. Soit elle se barre, soit elle attaque. C’est un peu problématique et je suis contente qu’elle reconnaisse mon odeur et qu’elle m’ait en sympathie.

Aussi, qu’importe où l’on aille, Leyga est là. En fait, c’est que notre chienne est probablement l’"espèce" la plus commune qu’on trouve à Niamey. Au resto, dans les bars, elle fait partie intégrante du décor.

Et quel plaisir le soir de rentrer à la maison et de se faire sauter dessus par une chienne surexcitée, sale.

Parfois, je me surprends à lui parler, lui dire d’être gentille, de ne pas nous assaillir et elle semble m’écouter et elle s’assoit me regardant de ses petits yeux pleurnicheurs, les oreilles baissées comme si elle avait compris, qu’elle ne recommencerait pas. Bonne chienne!

Pourtant, le matin venu, les belles promesses de la veille s’envolent et je suis encore et toujours pleine de sable. Ah le molosse, tu gosses!