mardi 2 novembre 2010

La cigogne est passée

(Mistral gagnant, Renaud)

Chaque jour des petits bonshommes et des petites bonnes femmes viennent dans nos vies pour passer un bref moment sur la Terre. Dans nos bras, ils se confient. Dans nos yeux, ils cherchent toute la confiance du monde.

Le 26 octobre dernier, mon ami David a eu un bébé avec sa copine Gitane. Un petit garçon mignon comme tout. Un beau bébé bien en santé avec tout plein d'amour. Je suis si contente pour eux. Leur famille s'agrandit et se complète. Ils m'ont l'air si heureux... Félicitations!

Ma grand-mère est une de ces petites bonnes femmes qui est venue faire son bout de chemin, un 27 octobre, il y a de cela bien longtemps. En 1938, elle faisait ses premiers pas. Et puis elle a vu ses enfants et petits-enfants faire de même.

Jour d'Halloween, j'ai beau essayé de m'étourdir et de passer le temps, je sens une pression inexplicable et je n'arrive pas à être bien.

Une bombe tombe sur moi. J'ai mal. Un appel du Canada pour me dire que ma grand-mère est à l'hôpital depuis près d'une semaine. Non, il n'y a pas de guerre au Niger, mais rien ne me fait plus peur que de perdre les miens.

Je pleure en silence au bout du fil. Je me sens tellement loin, tellement impuissante, mais on ne doit pas entendre mon chagrin, coûte que coûte.

Les larmes coulent sur mon visage, mais ma voix, elle, sonne joyeuse (je suis une menteuse, mais surtout une femme forte). Tout le monde doit gérer leur propre peine, alors je ne peux me permettre d'alourdir celle de mon père, de ma soeur et de toute ma famille. Je dois me taire. "Tout va bien, tout va bien".

Mes sanglots se perdent en échos dans le désert du Niger et je me sens seule, plus seule que jamais.

Je voudrais tellement être là. Je m'excuse. Je vous aime tant.

1 commentaire:

  1. Hey la femme forte, je l'ai entendue ta voix joyeuse et elle m'a surpris... Ce jour là, j'était prête avec ton papa à recevoir ton chagrin et à te soutenir quelques instants ne serait-ce le temps d'un court moment, téléphonique par surcrois... Tu n'es pas seule belle Sissi, nous sommes avec toi et partageons tes joies et tes peines. C'est triste, très triste... je t'aime ta BMA, Isa

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