vendredi 12 novembre 2010

Sweet November

(Je déteste décembre, Dumas)

Il était une fois, un jour de grisaille de novembre, il y a de cela 20 ans.

Un jour «noventeux» qui commençait comme tous les autres. Triste et terne. Sans intérêt. Un jour qu'on ne veut pas voir. Or, une petite graine, de 9 mois, qui deviendrait la plus belle des fleurs, allait changer ma vie.

Bien au chaud dans sa chambre rose, elle commençait à sentir l’étroitesse de sa petite pièce, ce qui devait changer le cours des choses (des miennes en tout cas). Déjà assez coquette, mademoiselle tardait à venir. Elle n'était pas tout à fait prête et voulait nous faire languir. Toujours aussi belle que le jour, elle faisait attendre l’audience qui crevait d’impatience de voir enfin leur petit amour. Puis, malgré le froid et l’hostilité extérieure, elle finit par se pointer le bout du nez.

Quel gâchis! Tous étaient à son chevet, alors que moi je moisissais et crevais d'envie. J’étais si jalouse, moi aussi je voulais de l’attention et qu’on parle de mes joues rouges! Moi aussi je voulais qu’on prononce mon nom. Mais comme il était plus intéressant le nouveau poupon.

Au moins, pendant quelques temps, elle allait me servir de poupée, comme elle n’avait pas encore appris à parler. Malheur à moi lorsque ce fut le cas! Elle bougeait, se tortillait, me collait et en plus babillait sans arrêt.

Tirage de cheveux et savon dans les yeux, joyeuses engueulades suivies de brèves accolades. J’avais alors besoin d’un moment de séparation, que je souhaitais, à l’époque, qu’il soit des plus longs. (On a toujours besoin de révision!!!)

Puis le temps a passé et nous nous sommes retrouvés, de nouveau prêtes à s’aimer. Chacune de notre côté, nous avions évolué et quelque peu changé. La vie a conçu de grandes épreuves qui feraient bientôt de nous des femmes neuves.

De mon côté, je les ai lâchement évitées et j’ai fui. Elle, avec tout son courage et sa bonté, a su les surmonter, mais s’en est un peu meurtri. Je sais bien qu’aujourd’hui, elle n’en est que plus forte, mais je m’en veux encore d’avoir agi de la sorte. Comment une grande soeur peut-elle abandonner son petit coeur?

Pour tenter de me reprendre, je lui ai offert un grand frère qu’elle a beaucoup aimé et chéri. Ils ont su développer une belle amitié... Puis sans préavis et sans demander, je le lui ai retiré. Bien sûr, elle m’en a voulu, ne comprenant pas mes choix, mais s’est enfin résolue en me choisissant moi.

Aujourd’hui, sous ses apparences de fleur robuste, elle reste encore très fragile. Elle tente d’affronter vents et marées sans broncher, mais perd parfois à ses dépends plusieurs pétales au fil du temps. De ces quelques écueils, elle se raffine et s’enrichit, devenant évidemment de plus en plus jolie.

Je me rappelle aussi son odeur, bien particulière, le plus raffiné des parfums, rien ne lui est similaire. Fermez les yeux, vous verrez, il est si doux, un peu vanillé…

Depuis maintenant 2 décennies, elle s’épanouit sous nos yeux attendris. Comme elle est toujours là pour son entourage, il arrive qu’on la néglige et on la prend pour acquise. Alors, elle nous montre tout son caractère en prenant ses grands airs. Elle joue les offusquées et nous lui rions au nez.

Mais dans notre for intérieur, nous avons un peu peur chaque fois. Nous savons bien que nous devons la protéger et la cajoler, puisque dans tout l’univers elle est la seule et l’unique, notre petite fleur authentique.

Intelligente et curieuse, elle veut toujours grandir et apprendre davantage pour de nouveau s’embellir. Je voudrais tant la garder que pour moi, qu’elle reste à tout jamais ma petite fleur, la mettre sous mon toit et qu’elle fasse mon bonheur.

Cependant, j’ai bien vu avec le temps qu’elle n’était pas une simple fleur, elle est un jardin tout entier qui a empli mon cœur. Vous la partagez maintenant, c'est rendre le monde un peu meilleur.

À toi PS, je t’aime. Tu me manques, tu me manques tellement.

3 commentaires:

  1. WOW! Quel beau message d'amour, quel bel élan qui franchit l'Atlantique d'un trait et frappe en plein coeur. Je souhaite à toutes les sœurettes (et aussi les frérots) de recevoir au moins une fois dans leur vie un tel témoignage. Encore une fois tu nous touche et nous émeut avec tes écrits. xxxx

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  2. Aujourd’hui, belle journée de novembre, le soleil nous réchauffe un peu ici à Québec. Pourtant, je n’arrive pas à profiter pleinement de ma journée. Le soleil est réconfortant, mais j’ai plutôt envie de ma petite boule d’énergie, le rayon de soleil qui m’éclaire depuis toujours et qui sait mettre de joie dans mon cœur. Je voudrais comme présent un peu d’elle puisqu'aucun cadeau ni aucune surprise n’égalerait même une seconde passé en sa compagnie. Au fond, même à l’autre bout du monde, elle sait toujours illuminer mes journées et elle est le plus beau cadeau que mes parents m’aient donné, que la vie m’ait offert. Je t’aime plus que tout xxxx PS

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  3. Vous me donnez presque envie d'écrire un beau message à mon frère... tellement beau de vous lire les cocottes!

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