samedi 11 septembre 2010

Marchandage

 

 

 

 
Posted by Picasa

(Piste sonore suggérée en trame de fond lors de la lecture : Prelude et Kiara de Bonobo)

!!!!À ne pas lire au petit déj!!!!
L’expérience des marchés en est une des plus particulières. Tous les sens sont mis à l’épreuve lors d’une promenade marchande. Mais d’abord, séparons les différents lieux de marchandage.

Le grand marché est le plus diversifié, mais aussi moins maraicher que le petit. On trouve beaucoup de tissus, de vêtements, de souliers, de plats, de bols, de jouets, de cossins. Il y a un peu de bijoux et d’artisanat. Actuellement, les biens sont très variés et à un prix de fou à cause de la fête de fin de Ramadan.

Amandine. Une envie de sucré, il faut aller à la pâtisserie Amandine. Il y a là des desserts et des viennoiseries. Baguette, croissant et chocolatine. Une adresse à retenir!

Score. L’épicerie Haddad est nommé Score. Entre ces murs réfrigérés, on peut trouver tout ce qui est européen et payer l’importation conséquente de ces produits. Un ensemble de 4 yogourts Activia aux fraises vaut 3375 f CFA!!! Du pur vol. Mais bon, parfois la tentation est trop forte et on succombe à un de ces petits péchés. Il faut faire attention, car la bouffe peut être expirée. Sur un shampoing on s’en fout, mais sur du lait, c’est moins agréable. Sinon, je suis contente de voir que presque tout est potentiellement disponible à Niamey.

Le petit marché. En sortant de la voiture attention de ne pas mettre le pied sur une bouse fraîche d’un animal quelconque. Une fois cette étape franchie, prenez gare de ne pas vous faire frapper. L’idéal est de suivre un Nigérien qui semble savoir où il s’en va. Et hop en moins de deux et avec peu d’égratignures, vous êtes au petit marché. À ce qui paraît, on peut comparer les odeurs du petit marché à celle de la cuisson de baobab. Pour ceux et celles qui sont moins familiers à la chose, les références de fragrances qui viennent en tête sont diverses. Tout d’abord, le vomi. Pas agréable vous me direz, mais tout de même compréhensible. On retrouve au petit marché tout de sorte de chose dont des fruits et des légumes, des animaux et des pièces de viande, des épices et autres gogosses inutiles à vos yeux pour l’instant (ex : un sac qui garde l’eau fraîche!!).

Or, le marché est en plein air. Ironie du sort parce que s’il y a bien quelque chose d’absent dehors c’est bien l’air. Il fait un quelque 40 degrés et les aliments cuisent sous un soleil de plomb avec toutes les bibittes que vous pouvez imaginer. La conservation n’est pas très probable à moyen terme, voire la fin de la journée. Il y a aussi des étals de viande crue qui est mise à sécher, une spécialité divine, dit-on, de Niamey. Ça reste à découvrir pour moi. J’essaierai probablement celle qui est très épicée parsemée de pili-pili. Si bactéries il y a, piment broyé les combattra! Aller petite Nassara, il faut goûter! Une autre fois peut-être. Si on poursuit la visite, les odeurs se complexifient. Les animaux qui sont souvent achetés vivants pour être mangés, sont… vivants donc mangent et font leurs besoins.

Il y règne aussi une odeur de paille humide qu’on donne à manger au bétail. Bien sûr, il y a un fond d’épices et parfois, on attrape l’odeur d’un ananas bien mûr qui donne envie. La raison pour laquelle on est venu au marché en premier lieu : acheter les aliments les plus frais possibles. Il est donc préférable de venir en début de matinée, les cueillettes ayant lieu à l’aube. Vient maintenant la question des prix. Alors là, il faut être équipé de sang froid et surtout d’un local qui se tient à distance et qui discute des prix avant vous. Par exemple, si vous demandez pour un kilo de tomates, vous aurez le prix fois 5. Si vous partez, le marchand baissera un peu le prix, mais parfois pas autant que si vous étiez un Nigérien pur laine. Et là, on crie, on klaxonne, on pousse, on tire, on attire l’attention. Flash visuel : les gens prient n’importe où, un petit tapis et aller hop à genou, les animaux s’empilent, les yeux noirs perçants de visage sans sourire, les regards doux aperçus entre les plis d’un voile, les melons roses désaltèrent juste à les regarder, les piments piquent les yeux, les racines se dénombrent, patate, igname, carotte, manioc… et on prie encore pour un tour.

2 commentaires:

  1. Tout simplement palpitant...
    Il y a sûrement beaucoup de monde qui t'envie!
    Bravo de savoir vivre ta vie. Je t'envie XXX

    RépondreSupprimer
  2. Merci maman!
    Je t'aime énormément. Si je vis ma vie comme ça, c'est un peu grâce à toi!
    xxx

    RépondreSupprimer