mercredi 15 septembre 2010

1ère rencontre, 1er choc

L’administrateur Délégué de la Commune Niamey I a l’honneur de vous inviter à l’Assemblée générale du cadre de concertation permanent le mardi 14 septembre 2010 à partir de 9h00.

Ordre du jour :
1) validation des plans d’action des différentes commissions thématiques et transversales
2) divers

Voilà, l’invitation que j’ai reçu cette semaine. Je suis emballée à l’idée de rencontrer plusieurs partenaires et hauts chefs de Niamey. Donc j’arrive à 8h45 sur place, le trafic étant aléatoire. L’accueil et l’installation des participants sont prévus entre 8h00 et 8h45. Or, à mon arrivée, je suis seule sur les lieux. Tranquillement, les gens arrivent, je suis présentée à toutes et à tous. Trop de visages, pas assez de caractéristiques distinctives, j’oublie le nom de tout un chacun au fur et à mesure qu’ils me sont présentés. Après tout le bla, bla, il est rendu 10h. On prend place. Bien évidemment, la séance doit être précédée de la Fathia récitée par l’Imam. Impossible de commencer à travailler sans l’accord et la grâce de Dieu ! Petit discours du président de l’assemblée pour nous remercier d’être là.

On aborde enfin le programme de l’assemblée. L’assistance est agitée et bruyante. Le président clame le silence en hurlant. Les gens se taisent un peu. La secrétaire générale aborde la lecture du plan et les murmures recommencent de plus belle. Elle lit 3 paragraphes qu’on entend à peine. Puis le président crie plus fort pour ordonner le silence. La SG recommence la lecture depuis le début. Ah je sens que ça va être long. On a déjà 2 heures de retard sur le planning. On prend une pause café. Au retour, c’est l’adoption du programme. Et là, c’est le branle-bas de combat. Tout le monde veut apporter son grain de sel : ajout d’une annexe avec le nom des participants, certains veulent qu’on avance, d’autres demandent d’attendre parce que des membres sont absents, on critique le manque de suivi depuis la dernière rencontre…

Les cellulaires se mettent de la partie. À tout bout de champ, les gens répondent à leur téléphone et parle fort pour que leurs interlocuteurs les comprennent. Le président se fâche, il demande la fermeture des portables ou le mode « vibrateur » ! Je suis hilare. C’est le chaos total, j’observe et je suis amusée par le désordre qui règne dans la salle. On finit par avancer lentement. Les groupes commissionnaires sont formés pour réviser les plans d’action mis en place en 2006 et qui devaient être réalisés pour 2010.

Je fais partie de la commission Jeunesse, sport, art, culture et entrepreneuriat. Le plan est bâti sur un semi cadre logique avec des échéanciers vagues et des budgets irréalistes. On est à la commune 1 de Niamey, les communes étant l’équivalent des municipalités québécoises. Cependant, les budgets envisagés pour les projets de notre seule commission, c-à-d Jeunesse, sport et autres, est de plus de 500 millions de francs, pour une commune!! C’est ridicule. En plus, les résultats attendus sont flous et très larges.

J’ai l’impression de perdre mon temps et je commence à trouver la situation un peu moins drôle. Je fais donc mes propositions de changements aux autres commissionnaires, cinq Nigériens. Tout le monde m’écoute religieusement. Je suis la seule qui parle, la seule qui apporte des modifications. Étonnamment, ils apportent les changements que je suggère au plan, répondent à mes interrogations. On argumente sur certains points, la discussion n’est pas facile. Ils ont leur mentalité et leurs belles idées utopiques, moi je suis une foutue Occidentale et je veux du concret, pas du pelletage de nuage sur papier.

Je dois vraiment respirer par le nez, mais on dirait que je dois le faire à travers une paille. Cela dit, comparativement à la plénière, la rencontre en petit groupe se passe relativement bien. Rien n’est parfait, mais on avance tout de même un mini peu mieux.

Après quelques débats au sein de chaque groupe, les commissions, au nombre de 9 (8 + la nôtre), se rassemblent pour mettre en commun ce qui a été décidé de tout côté. Il est 15h45 lorsqu’on commence le retour sur les plans d’action. On a un retard de 3 heures. Les esprits s’échauffent puisque la prière de 16h va débuter. On commence quand même malgré les protestations.

Éducation : proposition de remettre en vigueur la correction corporelle envers les élèves pour faciliter la tâche des enseignants. J’explose intérieurement. Non, mais c’est pas vrai !!! Je suis au bord de la crise d’hyperventilation, j’en reviens pas. Heureusement, les réactions opposées ne viennent pas que de ma part. Certaines personnes sont indignées et rejettent l’idée. Dieu merci !

D’autres projets en santé sont très louables, mais irréalisables de façon indépendante. Par exemple, démoustication de la commune 1 afin d’enrayer le paludisme. C’est chouette comme idée, si seulement on pouvait dire aux moustiques de la commune 2-3-4 et 5 de rester chez eux ou encore de leur demander un passeport et un carnet de santé pour entrer dans la zone…

Je sors frustrée de cette rencontre, déçue et exténuée. Les discussions ne sont pas terminées, mais je quitte tout de même, je n'en peux plus. Beaucoup de travail sur moi reste à faire...

Nouvel ordre du jour selon moi :
1) divers
2) divers 2

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