vendredi 10 septembre 2010

Bonne fête

Aujourd’hui, c’est encore férié parce que c’est jour de fête. On célèbre la fin du Ramadan, l'Aïd el Fitr!! Enfin, on peut manger quand on veut. Levé tardif, mais les yeux toujours collés. Je suis fatiguée, le soir, je n’arrive pas à me coucher. Je dois m’habituer à la clim et au ventilo et à la chaleur quand il y a des pannes de courant. Au moins, il fait très noir, pas une once de lumière n’entre dans la chambre. Je déjeune léger avec un yogourt aux fraises et un verre de bissape (jus de fleurs d’oseille et d’ananas). Il fait trop chaud pour manger quoi que ce soit d’autre. On va promener la chienne et on marche pour un tour. Sur le chemin, les gens tout endimanchés nous souhaitent « Bonne fête » (prononcé faite). Je ne me suis jamais autant fait souhaité bonne fête de toute ma vie. C’est drôle, tout le monde est content que le Ramadan soit enfin terminé. Le prix des aliments et des biens en général a atteint son apogée.

Comme je suis très choyée, Mélina m’a invité à souper chez elle pour la fête. C’est son mari Kadafi et le fils de son mari, Abassane qui nous reçoivent. Ils ont préparé un repas de Taguila, une spécialité touarègue. Son mari vient du Nord du Niger, là où les conflits éclatent actuellement. La plupart des Touaregs viennent du Nord. Malgré les tensions et les problèmes politiques et sociaux entourant le peuple touareg, l’heure est à la fête. Pour l’occasion, on a égorgé une chèvre et on a fait un immense ragoût, la taguila. Il s’agit de cuire la chèvre pendant toute la journée et de faire cuire des galettes de sable faite avec de la semoule de blé et cuite dans le sable. Quand tout est prêt, on mélange la viande et les boulettes de pâte dans une grande marmite et on fait cuire encore dans une sauce tomatée. Physiquement, ça ressemble à des gnocchis à la sauce à la viande, mais le goût est tout autre. C’est vraiment délicieux. Un des meilleurs repas que j’ai mangé depuis mon arrivée et je mange très très bien. En plus, il y a des cornichons, des olives et bien du vin qui accompagnent le tout.

Autour de la table, il y a Esther, une coopérante d’Oxfam, sa fille Kalia, le frère de Kadafi, la famille et moi. Après ce copieux repas, on va à un spectacle de musique touarègue en plein air. Étrangement, la musique n’a pas la version traditionnelle que je croyais y trouver. Les musiciens ont des guitares électriques et s’ils ne chantaient pas en langue touarègue, on pourrait se croire dans un show rock au Québec. Une fois de temps en temps, quelqu’un monte sur la scène et danse face aux musiciens et chanteurs, les bras en l'air se balançant de gauche à droite. Quand la foule est en délire, les hommes lâchent de petits cris aigus pour montrer leur fierté. C’est vraiment spécial, une expérience hors du commun.

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