lundi 13 septembre 2010

Du pareil au même

Pour pouvoir se repérer dans une ville, dans un environnement, il faut établir des similitudes avec ce que nous connaissons, mais surtout marquer les différences au sein dudit milieu. Les différences entre les artères, les différences entre les gens. Or pour moi, tout est pareil. Les rues se suivent, s’entrecroisent et se ressemblent. Les gens défilent, se présentent et se mélangent dans ma tête. Les traits de l’un sont dans mon esprit la copie conforme de ceux de l’autre. Je suis perdue. Il me faut faire des efforts pour distinguer mes collègues. Cela m’ait nécessaire pour construire des liens et pour aller plus en profondeur dans mes relations interpersonnelles. Lors de ma première journée, je cherchais le chauffeur dans le bureau, alors j’ai demandé à mon collègue Abdoulaye et il m’a dit, il est là, à côté de toi. C’était lui qui était dans le pièce avec nous. Moi, je croyais que c’était un partenaire. Quel malaise! J’étais confuse.
 
 
Je me suis promise que dès le lendemain j’essaierais de trouver les traits particuliers de chacun, le visage étant pratiquement mon seul point de repère puisque le reste du corps est couvert amplement, jusqu’aux chevilles. Par exemple, Maria a le visage triangulaire et un sourire magnifique, alors que Rakia a un visage plus rond avec de jolies pommettes saillantes, qui lui donne un air coquin.

C’est le même principe sur les routes, je dois reconnaître les carrefours. Il faut distinguer les rues de terre les unes des autres pour donner les bonnes directions et savoir où on m'emmène. Une Nassara qui ne sait pas où elle se trouve est beaucoup plus vulnérable, alors je tâche d’être très attentive pour comprendre la division des quartiers et de saisir les points de repères des Nigériens.

Il faut dire que la chose n’est pas des plus évidentes puisque les noms de rues sont rarement indiqués. Les grandes artères sont parfois inscrites, mais c’est l'exception. Et pour ce qui est des adresses postales, on repassera. Mon quartier, la Francophonie, est un des seuls où des numéros de porte ont été marqués puisqu’il a été construit en 2005 pour les 5e jeux de la francophonie. J’habite donc au #229 d’une rue inconnue au bout de la francophonie après la petite porte, au bout du goudron à la grille bleue et rouge. Vous comprendrez donc que lors des sorties, les indications sont bâties sur des repères personnels du genre j’habite après la station d’essence OiLybia, après la pancarte OPVN... Ce qui est le plus drôle aussi c’est qu’en théorie, les rues goudronnées ont un nom nigérien, mais tout le monde les nomme autrement. Par exemple, on dit le boulevard de la francophonie et la route de Tillabéry, mais leur nom officiel est tout autre, alors je ne les connais évidemment pas. Quand je maîtriserai le nom des rues que les Nigériens ne connaissent pas, je serai vraiment intégrée. La future petite Nigérienne.

Sissi partie à la recherche d’une carte pour trouver son monde!
 

 

 

 
Posted by Picasa

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire