jeudi 2 septembre 2010

Maintenant au Niger

(Welcome to the world, Kevin Rudolf)

Arrivée dans ma terre d’accueil à 2h du matin, je suis un peu anxieuse. La première impression est toujours importante. Nous sommes 5 blancs à sortir de l’avion 737-800. La chaleur est celle d’un jour de canicule au Québec. Je me dirige vers les douanes. C’est long, très long, les questions se multiplient. Il y a des centaines d’araignées faucheux au plafond de 8 pieds. Je me fais piquer à deux endroits, alors je décide de remettre ma veste malgré la chaleur. La malaria devient ma pire ennemie et j’apprécie une fois de plus la présence des « huit pattes ». Sur le chariot tous mes bagages sont là. Les gens d’Oxfam m’attendent dehors. Sur le chemin, de goudron par endroit et de terre par d’autre, nous croisons un rassemblement de pèlerins qui prient en pleine rue en raison du Ramadan qui prendra bientôt fin, le 11 septembre prochain. Je suis fatiguée, alors on se rend directement à l’hôtel Oasis 3 « étoiles ». La chambre est petite, mais propre et me rappelle de bons souvenirs d’Asie, particulièrement la chambre de bain avec douche et toilette à proximité, voire l’une par-dessus l’autre. J’ouvre mes valises, quelques bouteilles ont coulé et répandu leur contenu dans les bagages malgré les précautions prises pour que ça n’arrive pas. Je nettoie un peu et je me lave. La douche froide me fait beaucoup de bien. Je vais me coucher, complètement exténuée.

Je me réveille à midi. J’ai besoin d’une autre douche. Je regarde par la fenêtre, le ciel est bleu. J’attends le chauffeur pour ma visite des bureaux d’Oxfam. Il pleut ça fait du bien. Il fait actuellement 31 degrés. Si je ne m’abuse, il fait plus chaud chez vous qu’ici!

Fait intéressant, à partir de midi, les gens disent bonsoir. Je suis rentrée au travail avec le chauffeur qui viendra me reconduire à l’hôtel avant le couvre-feu de 18h30. En fait, il ne s’agit pas vraiment d’un couvre-feu parce que ceux-ci sont normalement imposés par l’état. Il s’agit davantage d’une interdiction émise par l’ambassade aux coopérants résidant à l’hôtel de sortir après 18h30. Cette directive a été mise en place à cause d’une menace d’Al Qaïda de kidnapper des touristes ou des volontaires blancs, alors les hôtels sont ciblés. Cependant, cette menace devrait être levée après la fin du Ramadan qui sera le 9 septembre (correction du dernier message). Les autres coopérants n’ont pas d’interdiction. Bien entendu, il n’est pas recommandé de sortir jusqu’aux petites heures du matin, mais les règles sont beaucoup moins sévères lorsqu’on vit en maison. C’est pourquoi, je déménagerai samedi matin pour aller m’installer chez Sylvie Trudel une coopérante du CECI. Sa maison est un peu éloignée du travail, mais elle a une voiture et un chauffeur. Donc je suis de retour à l’hôtel, affamée puisque je n’ai rien mangé. C’est le jeûne. Heureusement, j’ai des barres tendres, des jujubes, du chocolat, du beurre de peanut, du sirop d'érable et des huîtres fumées hahahaha

La ville de jour est beaucoup plus jolie et surtout plus invitante. Bien sûr, il y a des déchets un peu partout, mais les arbres sont beaux et les gens souriants. Le décor est mirifique. Le ciel bleu et les grands arbres verts détonnent de la terre orangée des routes. Il y a des lézards sur les murs, des petits geckos. Comme je les adore ceux-là. J’en veux un chez moi!!! avec ma poule!

À l’hôtel, je rencontre un Français qui m’invite à dîner (souper ;)). Comme il connaît bien le pays, il me commande le Capitaine, un poisson du Niger, avec une pomme frite, une salsa de poivron et ail et une Bière Niger. Mon premier repas nigérien, youhou! Le tout est franchement très bon, particulièrement la salsa. Le poisson ressemble à de la morue, les frites sont assaisonnées avec des herbes. Et la bière est très rafraîchissante. Et bien évidemment, le mec français se met à déblatérer sur le fait que les ONG ne font rien et qu’il faut être ferme (voire désagréable) avec les Africains « sinon ils vont essayer de te baiser, une belle blanche comme toi, ça vaut cher sur le marché ». Wow! Merci pour les infos. De plus, il est outré que mon organisme ne m’ait pas amené à l’ambassade et qu’ils m’aient interdit de sortir de l’hôtel et reste et reste… Gros bourru qui a dépassé le stade de la désillusion. Sympa mais avec parcimonie mettons.

1 commentaire:

  1. Bonjour ma coquine !

    737-800, j'imagine que ce détail est pour moi, mais comment l'as-tu identifié ?

    Les "huit pattes", j'aime bien cette expression de ta main. Protège-toi bien mon amour.

    Bonsoir dès midi, c'est vrai que ça doit être déconcertant. Je t'imagine bien jouer avec ça avec nous en revenant.

    Fais aussi attention avec les couvre-feux, ils ne doivent pas les édicter pour la forme.

    Araignées et lézards, quelles drôles de fréquentations ? Tu sais que je te taquine. Et la poule, c'est quoi l'idée ?

    Avoir des oeufs frais tous les matins ?

    Maudits Français ! C'est tellement facile ces clichés-là. Je parle pour moi bien entendu.

    Prends bien soin de toi Sylvie-Ève d'amour !

    xoxo

    Papounet

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