samedi 29 janvier 2011

Brochefs 01

Concours de cuisine nigéro-occidental!

But du jeu: chaque mois, un ingrédient africain est choisi pour réaliser un plat occidental

Consignes: cuisiner soi-même (aide des cuisiniers inacceptable) un plat original, savoureux, joliment présenté en intégrant le produit local

Participants: Odile, Fred, Nadya, Éric, Jean-Mathieu, Jean-Yves, Jean-Christophe, Greg, Sandra, Enrico, Marta et moi

Ingrédient du mois: MORINGA, la plante miraculeuse 
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Les feuilles de moringa contiendraient deux fois plus de protéines que le yaourt, 3 fois plus de potassium que la banane, 4 fois plus de calcium que le lait, 7 fois plus de vitamine C que les oranges et 4 fois plus de vitamine A que les carottes, et contiendraient les 8 acides aminés essentiels. Toutefois, l'OMS a refusé de reconnaître les feuilles de cette plante comme un complément nutritionnel légal par principe de précaution (manque d'analyses). En tout cas, nous, on en a bouffé en quantité, alors j'espère que ce n'est pas mauvais pour la santé ou avec effet laxatif.

Spécificité du produit: le goût balance entre celui des épinards et de la feuille de vigne, mais en plus amer, bref ça goûte le cul (oups excusez mon langage grossier, c'est dégueulasse)

Voilà le menu que ça donné:

Cocktail: mousseux au sirop de moringa

Canapés: blinis à la moringa accompagnés de deux trempettes: au fromage et moringa, beurre d'arachide et moringa

Entrée: quiche au capitaine et moringa avec tomate, basilic et courgette

Trou normand: Vodka à la moringa

Plat: gâteau de riz et viande (agneau haché, raisin, coriandre, persil, moringa, curry), sauce au cognac, tuile de parmesan à la moringa et confit de carottes

Dessert: flan à la moringa et Grand Marnier

PLAT
 
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vendredi 28 janvier 2011

Visite de l'ARNI

L'ARNI (ou animal rampant non identifié) s'est pointé le nez dans ma cuisine un beau vendredi soir alors que j'avais des invités distingués!

3 heures plus tôt...

Derniers moments avec ma Stéphie adorée, j'invite toute la famille pour un souper/ciné pyjama. Simone, Joseph et leur maman arrivent à la maison vers les 20h.

Petit menu bien simple: entrée, plat, dessert.

Or, pendant qu'on est au repas pour les grands et desserts pour les enfants, un animal sombre traverse la salle à manger et file vers la cuisine. Je crois que c'est un lézard, Stéph m'assure qu'elle a vu... un RAT!!!!!

Discussion sur l'identité animalière pendant 5 minutes, on finit par aller voir pour en avoir le coeur net (et les yeux salis).

On cherche partout les traces de l'animal. Rien. Sauf un petit trou suspect dans le meuble garde-manger :O

Crick, crick, oohhh non un bruit d'animal qui grignote...

Bon aller, tant qu'à faire, on écarte légèrement le meuble (qui pèse deux tonnes). Armée d'une lampe frontale Sim se met à plat ventre pour regarder par la fente. Suspens... "Oui, il est là", dit-elle tout bonnement.

Ark, ark, ark.

Bon tout le monde semble bien à l'aise avec mon rongeur, puisque tous retournent à table pour manger. Drôlement, je n'ai plus d'appétit. Je pense juste à la boule de poil noire dans ma cuisine. Je suis définitivement la plus traumatisée par l'ARNI. Je songe même à appeler le coloc en renfort pour qu'il vienne s'occuper de la bête, mais je trouve que ça fait un peu nunuche conne et incapable. Je laisse tomber l'idée.

Simone et Joseph se couchent dans le salon après avoir écouté Roger Rabbit, Stéph et moi, on papote dans la salle à manger. Je ne peux pas croire que les enfants vont dormir avec l'animal aux petites dents parmi eux.

Vers minuit moins cinq environ, JC se pointe enfin, et moi, je l'assaille en lui annonçant la bonne nouvelle. Aux grands mots les grandes phrases:
JC: "Ça va, on va acheter de la mort aux rats"
SE: "Ah mais non, tu ne comprends pas JC, je ne peux pas dormir avec ça dans la maison!"
JC: "Ok, bien tu veux faire quoi alors?"
SE: "Le faire sortir... dès maintenant!!!!"

L'équipe de trappeurs improvisés se dirige au royaume des carottes et des tomates.

Chacun à son poste, JC et Stéph courant derrière l'animal, moi criant en me dirigeant en sens opposé. Après quelques minutes de "tournage en rond", Stéph pense à le coincer sous le bol à légume. Mon coloc d'un côté, tout balais déployé, Stéph de l'autre qui attend la proie. Et hop, Stéph le piège. La bête émet des couinements aigus de douleur ou d'effroi.

Dernier souvenir hilarant que j'en ai: JC armé du balais pompon bleu qui tasse tous les meubles et électro-ménagers sur son chemin, tel un "pachyderme dans un magasin chinois". Stéph en pyjama fleuri rose, cul en l'air qui court derrière la bassine remplie de rats, tel un flamant avide de crevettes. Moi, qui fuit l'ARNI à grand coup de aaaahh, ooohhh, il est là, tel une poule mouillée!!!!!!!!

 
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Joseph le grand chef
Simone la petite démone
 
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jeudi 27 janvier 2011

Harmattan

(Hiver, Jean Leloup)

Vent : courant d’air qui oscille entre les anticyclones de hautes pressions et les dépressions. Telle une cascade dans un flan de montagne, le vent coule. Tout dépendant de l’inclinaison de la paroi rocheuse, l’eau dévale plus ou moins vite la montagne. Il en est de même pour le vent qui soufflera plus ou moins fort selon la pression à laquelle il est soumis.

L'air, élément qui nous permet de respirer quand on en a besoin peut s'avérer un élément mortel. Chargé de sable et de particules poussiéreuses, le vent sahélien peut assombrir le ciel pendant des nuits et des jours entiers et favoriser l’apparition d’épidémies de méningites. Les muqueuses humaines étant fragilisées, le passage des méningocoques dans le sang est facilité.

Directement du Sahara, le souffle chaud, sec et entremêlé de poussière qui brosse l’Afrique de l’Ouest s’appelle l’harmattan. Niamey l’a accueilli dès fin décembre, mais il est venu s’immiscer plus insidieusement depuis mi-janvier, transformant le décor nigérien en aquarelle détrempée.

Tout est flou, les couleurs sont enluminées d’une fumée blanchâtre. Le climat n’échappe pas aux symptômes et se trouve bouleversé par ces vents intrus. L’atmosphère s’obscurcit et les mines humaines aussi. Certains remarquent une étrange fraicheur inhabituelle sur leur épiderme hypersensibilisé et tropicalisé.

La pluviométrie s’incline devant la toute-puissance des vents qui s’affrontent pour la dominer. En effet, l’harmattan repousse et mène un combat violent contre son frère, le front intertropical, ce qui empêche parfois les pluies de s’effondrer sur la région et nuit aux récoltes.

Et nous, nous retenons notre souffle, le temps que le vent s'essouffle.

samedi 22 janvier 2011

Transports en comme un

(Amadou et Mariam, Taxi Bamako)

Les transports en commun, c'est chouette, sauf qu'aux heures de pointe, dieu que t'as l'impression de danser un slow avec quatre-vingts personnes en même temps!

Taxi
Type de véhicule : Toyota Corolla 1998 et moins
Nombre de place : 5
Nombre de passagers : entre 2 et 9
Trajet : aléatoire, dépendant des passagers et de leur destination
Temps estimé à destination : indéterminé
Coût : de 200 à 1000 francs la course (trajet)
Spécificité : confort variable
 
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« Collectivo » ou mini-bus
Type de véhicule : Westfalia
Nombre de place : 13
Nombre de passagers : entre 3 et plus de 24
Trajet : de Ouallam jusqu’au petit marché
Temps estimé à destination : passablement court
Coût : entre 100 et 200 francs
Spécificité : tout matériel est transportable et les animaux sont permis
 
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Autobus
Type de véhicule : un vrai gros bus old school
Nombre de place : minimum 50
Nombre de passagers : entre 1 et 10
Trajet : de la Francophonie jusqu’à l’université
Temps estimé à destination : inconnu
Coût : 40 francs
Spécificité : seuls les étudiants peuvent le prendre

Du temps de la Francophonie, je voyageais tous les jours en taxi et en bus. Le matin, je faisais entre 45 et 60 minutes de transport pour arriver au travail. Le premier segment, 5 minutes de marche pour me rendre au goudron. Attente de 2 minutes et quart et 6 minutes et demi pour attraper le premier bus pas trop plein (moins de 24 personnes). Donc 30-35 minutes entre une maman et ses deux enfants (l'un d'eux sur mes genoux) et un vieillard qui bouffe des graines et recrache les écailles par terre (en l'occurrence sur mon pied). Une fois arrivée au rond point Mali-Béro, je me lançais à la recherche d'un taxi, processus qui pouvait prendre de 5 à 20 minutes. Après cette attente, soit je trouvais et je faisais 10 minutes de voiture, soit je me décourageais et je me mettais à marcher, voire jogger, pour 25-30 minutes. Dans tous les cas, j'arrivais un peu fatiguée au bureau et toute en sueur, parce que rappelons-le, toutes ces étapes se réalisaient sous un soleil de plomb dès les 7h du matin.

Le soir, après ma journée de travail, je devais faire le chemin inverse avec moins d'énergie encore qu'au matin et moins de taxis disponibles. Heureusement, je peux dire autrefois!

Maintenant, je fais pratiquement tout à pied. Parfois je conduis, parfois mes amis me conduisent, mais depuis mon retour du Bénin, je n'ai jamais pris le taxi et je ne m'en plains pas.

Actualité du transport

Dernièrement, le Syndicat national des taxis et mini-bus du Niger a déclenché une grève nationale de 48 heures qui a complètement paralysé le pays. Or, le gouvernement continue à faire la sourde oreille. Il tente d'amener les chauffeurs à augmenter les prix des courses et des transports, ce qui n'arrange personne, compte tenu du faible pouvoir d'achat des Nigériens. Les transporteurs protestent aussi contre l'augmentation du prix de l'essence à la pompe qui est passé de 500 à 600 francs CFA depuis le 1er janvier. En dollar canadien, c’est l’équivalent de 20 cents!!! Mais ici, les personnes affectées vivent majoritairement avec moins de 2 dollars par jour!!!!!!!!!


Putain! tout ça, ça me donne envie de marcher, encore et toujours, sous un soleil de plomb.

mercredi 19 janvier 2011

Elle et lui

(Je ne sais pas, Dumas)

C Elle a trop marché et ne veut plus continuer. Ce qui l'attend, elle le sait, elle l'a vécu. Pour elle, vivre est un fardeau, partout elle se sent de trop. Elle veut fuir, partir ailleurs. Y-a-t-il quelque part une place pour elle? Elle a eu trop de soleil, elle rêve au mutisme des mosquées. Les sourires la laissent indifférente, c’est la chaleur qui a desséché son cœur. Elle a tout tenté, rien ne va bouger.

Y Il a fait le tour du monde, enseigné dans toutes les écoles de la planète, a été marié quatre fois, maintes fois aimé, n'a jamais su le rendre. Un malaise le ronge. Il a besoin de séduire, de charmer, mais aimer, c'est trop. Trop pour lui, trop à son goût. Ça l'étouffe. Appartenir à une seule, plutôt mourir.

J Il a aimé une seule femme, l'a chéri. Elle était tout, son ange, sa perle, son trésor, sa princesse... Elle est partie. Il ne comprend pas. Il a le cœur en bouilli. Il reste heureux, mais franchement blessé, tranquillement et subtilement refermé. Le reste du cœur qu'il a, il le protégera.

V Elle est excentrique, elle veut tout découvrir. Revoir et ressentir le continent qui l'a charmé autrefois. Un brin de ce souffle nouveau, juste une petite goutte. Lorsqu'elle ferme les yeux, elle a un souvenir tellement puissant de tout ce qu'elle a vu. Une fois sur place, le souvenir pâlit, rien n'est pareil, tout a perdu sa place. Un peu perdue dans ses pensées, elle envie le passé. Une idéalisation décevante.

A Zen, elle est. De rien, elle ne s'en fait. Inspire, expire. Il faut rester zen, tout va bien aller. Bien aller. Panique, les légumes ne sont pas bien coupés, les objets sont déplacés, le chat un peu ébouriffé. Aaaahhhrrr

M Loin de son monde, il ne pense qu'à partir. À partir... du jour zéro, il fait le décompte du retour pour arriver à 0 jour. Il hait ce pays vide et sans intérêt. Il entretient une haine viscérale qui grandit un peu plus à chaque instant. Il fait son indifférent, mais au fond, il ment. Il a tellement mal derrière ce masque de tout puissant.

S "M'aiment-ils?", "Apprécient-ils mon travail?", "Suis-je indispensable?"... Toutes ses interrogations tournent et résonnent dans sa tête. Remise en question constante. Elle voudrait tant avoir un peu de reconnaissance. Pourquoi serait-elle
venue dans ce pays hostile sinon que pour avoir la fierté des siens? Le temps passe. "Suis-je heureuse?" se demande-t-elle encore. "Cela vaut-il la peine?"

E Elle est heureuse, rien ne l'ébranle, elle se sent capable de tout. Or, les sanglots de sa fille qui font écho dans la nuit la perturbe. "Était-ce le bon choix?"

TOUS Rester ou revenir? On ne sait plus. La tranquillité des soirées d'avant a été remplacée par l'anxiété des soirées présentes. Hélas...

dimanche 16 janvier 2011

Le partout de janvier : bibittes, insectes, bestioles (suite)

(Papillon, Jean Leloup)
 
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« Le temps que vous lisiez ces lignes 700 millions de fourmis seront nées sur la planète. 700 millions d’individus dans une communauté estimée à un milliard de milliards [ça fait beaucoup de zéro ça], et qui a ses villes, sa hiérarchie, ses colonies, son langage, sa production industrielle, ses esclaves, ses mercenaires… » (B. Werber, Les fourmis)

Formicidae : insectes sociaux formant des empires extrêmement complexes de dizaines de millions d’individus appelés fourmilières. Outre les entités reproductrices, les fourmis sont aptères, c’est-à-dire sans aile. Sinon, on reconnaît l’insecte à cause de son corps séparé en trois principales parties distinctes et de ses antennes coudées. Sa taille varie de 1 à 30 mm. À l’exception des zones aquatiques et polaires permanentes, ce spécimen a colonisé tous les recoins du globe. Étrangement, à l’instar de l’homme, les fourmis sont les seuls animaux connus à posséder des animaux domestiques, les pucerons. En effet, les formicidae se nourrissent du miellat sécrété par les pucerons. Ainsi, les fourmis offrent une protection aux « producteurs de nourriture » et les transportent aux meilleurs endroits pour se nourrir. Certaines fourmilières accueillent même certains pucerons au sein même de leur royaume.


Du lavabo de la cuisine à la fenêtre du salon, du siège des toilettes au mur de la chambre à coucher, les filées de petits êtres bruns qui vont et viennent et partent on ne sait trop d’où. Elles sont minuscules et semblent imperturbables, mais regardez où vous posez les pieds, un faux pas, mettrait la colonie dans tous ses états, chacune courant à sa perte.

Isoptera : aussi appelés fourmis blanches, les termites sont eux aussi des insectes sociaux qui vivent selon une hiérarchie très précise divisée en castes. Il est bien important de remarquer que le mot « termite » est masculin. On dit alors « un termite » et non « une termite ». Les termitières construites en terre mâchée sont majoritairement présentes dans les pays du Sud. Les individus se caractérisent par une pièce buccale broyeuse et un abdomen relié au thorax. Biologiquement, ils sont proches des coquerelles. Tout comme les fourmis, seuls les êtres sexués ont des ailes.


En quittant la Francophonie, j'ai troqué les colonies de fourmis pour les hardes de termites. Il y a même un échafaudage de termitière sur certains murs de ma nouvelle maison... Paraîtrait-il qu’ils seraient en train de doucement manger la charpente. Ça ne sonne pas bien à mes oreilles cette histoire de structure et de mangeurs de bois…


 
Salticidae : araignée saltique ou sauteuse. Cette espèce compte des araignées de petite à moyenne taille avec un céphalothorax carré muni de quatre gros yeux regardant vers l’avant et deux autres paires d’yeux sur le dessus, permettant un champ de visionde 360 degrés. Cet appareil visuel complexe est probablement la caractéristique la plus incroyable de l’espèce. Les saltiques ne tissent pas de toiles pour attraper leurs proies, mais utilisent leurs pattes arrière pour sauter sur elles et s’en saisir avec les pattes avant. Face à un prédateur, ces araignées savent esquiver les coups en sautant de côté, vers l’avant ou vers l’arrière. Cela dit, elles sont très curieuses et souvent, elles ne fuient pas devant les intrus, mais restent pour les observer de loin. Concernant la reproduction, il existe une parade amoureuse effectuée par les mâles pour séduire les femelles. Celui-ci danse devant la demoiselle de gauche à droite les pattes avant levées et l’abdomen relevé. Les mâles ont une libido si intense que parfois ils vont se courtiser entre eux. Un mâle peut même se mettre à danser si on le place devant un miroir!

Haha, je voudrais bien voir nos mecs québécois se mettre à danser devant le miroir en train de s’auto-draguer. Cela dit, entre la vitre et la moustiquaire de ma fenêtre de chambre, il y a toujours deux saltiques en train de courir après des mouches un peu sottes. Du coup, je laisse toujours la fenêtre fermée. Pas envie que le terrain de chasse s’étende dans le grand espace de la pièce où je dors.

Opiliones : le faucheux possède quatre paires de pattes longues et fines. De type carnivore, il ne mord pas les humains. Les opilions se distinguent des araignées parce que leur abdomen et leur céphalothorax sont soudés et aussi du fait qu’ils peuvent se nourrir de cadavres d’insectes, alors que les araignées ne consomment que le produit de leur chasse.


Au plafond, j’ai quand même des amies à huit pattes qui veillent. Elles me dégoûtent moins celles-là. Petit corps, grandes pattes. Je crois même que dans une vie antérieure, je jouais avec elles dans le sable… Jadis!
 

Mantis religiosas ou cheval du diable : on fait référence à la religion parce que les pattes de cet insecte sont repliées comme s’il priait. Mais alors son dessein est tout autre, la mante religieuse se prépare en fait à l’attaque. Normalement, elle mesure entre 10 et 20 centimètre de long. Physiquement, ses pattes avant, les ravisseuses, servent à attraper les proies. Sa vision en relief lui vient de ses yeux proéminents très écartés. Sa tête pivotante lui permet de garder en ligne de mire ses futures victimes sans bouger la moindre patte.


D’un vert électrisant, la mante religieuse me dévisage de sa tête triangulaire. Elle la tourne dans tous les sens comme pour avoir le meilleur angle pour commencer la dégustation de son nouveau repas, moi!

samedi 15 janvier 2011

Le partout de janvier : bibites, insectes, bestioles

Niger, royaume des insectes. Où que vous soyez, il y aura toujours une bestiole pour vous accompagner! Vous sentir seul...? Jamais, ils sont des milliers avec vous, en permanence. Un coup de blues… prenez le temps de regarder, vous verrez que vous êtes bien entourés, peut-être même vous sentirez-vous soudainement envahis!?

Culicidae : famille d’insectes communément appelés moustiques. Ce groupement est caractérisé par des individus aux antennes et aux pattes longues et fines et aux ailes écaillées. La société matriarcale est dominée par des femelles possédant de longues pièces buccales en forme de trompe rigide de type piqueur-suceur. Au stade adulte, leur taille ne dépasse que très rarement les 10 mm. Les maringouins concentrent le plus important groupe de vecteurs d’agents pathogènes transmissibles à l’homme. Par leurs piqûres inconfortables, ils distribuent à tout vent dengue, fièvre jaune, encéphalites virales et autres cochonneries sanguines. Encore, du palud, sur les quelques 400 millions de personnes infectées, plus d’un million meure chaque année. Les « fées diaboliques » favorisent les milieux émergés de la planète tant en zone forestière qu’urbaine.

Le soir, avant de vous coucher, prenez le soin de mettre la moustiquaire autour de votre lit. Les maringouins étant voraces, vous ne voudriez pas vous retrouver au petit matin tout boursoufflé de piqûres et avec en prime un palud latent! Si vous sortez la nuit tombée, aspergez-vous de DEET et veillez à porter des vêtements clairs et longs. Comme s’il ne faisait pas assez chaud!

Blattaria : vieille de plusieurs centaines de millions d’années, la coquerelle québecoise, aussi appelée cafard ou blatte en Europe est répartie sur l’entièreté du globe dans toutes ses variétés. De forme ovale et aplatie, les adultes peuvent mesurer entre 1 et 5 cm. Elles arborent des couleurs allant du jaunâtre à noir. Les pièces buccales sont de type broyeur, la communauté étant omnivore. La tête porte de longues et fines antennes. Malgré leurs deux paires d'ailes, les cucarachas favorisent les déplacements au sol. Elles aiment l'obscurité et se cachent lorsqu’il y a de la lumière. Dans les appartements, elles recherchent les recoins obscurs, chauds et humides. Elles sortent le soir pour se nourrir. Donc, lorsque des individus apparaissent en présence du jour, cela signifie que leur nombre est grand et que l'infestation est avancée!

Puis c'est la douche. Toujours garder les yeux rivés sur le drain. Objectif : ne pas être surpris par une coquerelle aventurière aux pattes baladeuses et aux instincts suicidaires. Deux demoiselles trouvent la mort chaque jour sous mes sandales ou contre la pression de mon index. Détrompez-vous, je ne pulvérise pas la coque de ces immondes bestioles main nue, mais bien armée d’un insecticide hautement toxique. Je me sens toujours un peu buzzée après avoir vaporisé le poison.
 
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Autre anecdote savoureuse : un matin, après le déjeuner, je vais m’habiller, je peigne mes cheveux et je me brosse les dents tout innocemment. Une fois le rituel accompli, je range ma brosse à dent dans son étui où j’ai l’immense plaisir, voire la joie suprême, de trouver une splendide petite coquerelle. Miam, j’ai le goût de me laver la langue avec du savon.

Musca : historiquement, le terme mouche désigne de façon général tous les insectes volants et ayant une paire d’ailes. Ensuite, on a restreint l’utilisation du concept à l’insecte au corps cylindrique en boule avec une tête rotatrice, des ailes et une trompe pour aspirer la nourriture. Le principal facteur qui rend les mouches mal perçues par l'homme est le dérangement et la perturbation qu’elles provoquent. Les mouches ont tendance à se déposer n'importe où sur le corps humain en dépit du sentiment d'insécurité senti une fois traquée, avec une insistance incompréhensible. Leur bourdonnement est très nuisible surtout en période de sommeil ou de concentration. C'est la cause la plus importante qui rend les mouches détestées et chassées par les humains. La bestiole a fait naître dans nos esprits plusieurs images qui ont donné lieu au foisonnement d’expressions faisant référence au mot « mouche » :
- Ne pas faire de mal à une mouche (Pourtant je veux toutes les tuer)
- Pattes de mouche (Infiniment petit, tellement désagréable)
- Quelle mouche l'a piqué? (Pas besoin de se faire piquer pour être irrité)
- Tomber comme des mouches (Si seulement)
- Entendre une mouche voler (Vivement que je trouve une tapette)


Lors des repas, ce sont les mouches qui se mettent de la partie. Et elles sont agressives, pas des mouches « poules mouillées » comme au Québec qui font un tour et puis reviennent. Non, non. Vous les chassez de votre bras droit, elles se posent immédiatement sur votre bras gauche. Note à moi-même : couvrir mes casseroles de nourriture pendant la cuisson parce que je ne suis pas la seule à vouloir goûter, mais bien la seule à me retrouver avec des corps morts dans mon assiette.

Nepa Cinerea : punaise aquatique géante aussi appelée scorpion d’eau. Pourvue d’antennes courtes, l’affreuse bête avance grâce à ses pattes antérieures ravisseuses, mais ses déplacements sont plutôt lents. Elle peut mesurer jusqu’à 3 cm si on ne compte pas le siphon caudal par lequel elle respire.

Pendant la baignade, gardez les yeux ouverts pour éviter une piqûre de scorpion d'eau. Cela dit, malgré qu'elle soit douloureuse, celle-ci n'est pas mortelle. Ouf, c’est presque plaisant! En plus, si vous faites le saut, vous risquez de vous noyer en hurlant de peur... Bête comme mort.
 
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Tettigonioidea : insectes qui se déplacent en sautant à l’aide de leurs longues pattes postérieures, englobant sauterelle, sauteriau et criquet. Les sauterelles ont de longues antennes et des organes auditifs situés sur leurs pattes avant. Au contraire, les sauteriaux et les criquets sont caractérisés par leurs antennes courtes. Dans tous les cas, ils sont considérés comme des insectes ravageurs, particulièrement à cause de l'ampleur des défoliations qu'ils causent en Afrique. Beaucoup de tettigonioidea miment les plantes pour se camoufler, en adoptant des formes et des couleurs proches de celles de leur environnement. Elles sautent brutalement pour échapper à leurs prédateurs...

… ou elles se cramponnent à vos cheveux lorsque vous tentez de pénétrer dans votre maison.

Coléoptère coprophage : les bousiers se nourrissent exclusivement d’excrément, ce sont littéralement des « mange-mardes ». L’insecte se sert de ses pattes antérieures et de ses mandibules pour façonner des morceaux de bouse en pelotes sphériques qu’il peut déplacer jusqu’à son terrier en les faisant rouler. Certaines espèces ont une tête en forme de pelle. La plupart des bousiers ont un corps plat, mais robuste. Les espèces vivant au Niger ont des pattes couvertes de cils qui leur permettent de se déplacer plus facilement dans le sable. Le bousier est, à son échelle, l’insecte le plus fort du monde. Celui-ci peut soulever une masse équivalente à 1141 fois son poids!!!!

Par un beau samedi après-midi, lors des ballades dans les regs du Hash, faites attention de ne pas écraser des crottes ambulantes. Elles dissimulent de petites bestioles nécessaires au bon fonctionnement de l’écosystème et particulièrement un facteur important de promotion de l’hygiène!

lundi 10 janvier 2011

Clé numéro 13

Après la pollution excessive de Cotonou, je suis contente de « rentrer à la maison ». Le bus de Rimbo prend une éternité à arriver (23h au lieu de 20h), mais il arrive et nous nous préparons à l’abordage. Sur ce retour en terre nigérienne, je suis seule, Malaïka se dirigeant vers son pays à elle. Le but du voyage, dormir le plus longtemps possible pour passer le temps. Après deux heures de route, perdus en pleine brousse au milieu de nulle part, le bus s’immobilise. Pause pipi, je me dis. Après 45 minutes, je descends pour voir ce qui tarde tant.

On est en panne, le moteur ne fonctionne plus ! Tout le monde parle en langue, je ne comprends rien de ce qui se passe, de ce qui nous attend… je ne pense pas que ce soit bon pour moi. Je suis attendue à Niamey le lendemain, je ne peux pas retarder, je ne veux pas retarder. Finalement, on m'explique que les mécaniciens ont besoin d'une clé pour réparer le bris mécanique. On ouvre la soute pour fouiller dans les bagages pour voir si quelqu'un n'a pas la numéro 13. Rien toujours rien.

Un autre bus passe vers 4h du mat et s’arrête pour nous aider. Les mécaniciens s’entretiennent. Un pronostic est donné: le car ne sera pas réparé avant le lendemain. On doit passer la nuit sur place. Je capote un peu.

Il y a quatre places dans le bus de passage, ils nous offrent de les prendre, ils priorisent les femmes. Tout le monde se tourne vers moi. Pas question que la Yovo passe la nuit ici, trop dangereux pour elle. Ils m’embarquent dans le bus déjà « jam pack ». Le transfert se fait en moins de deux, est-ce que mes bagages suivent ? On verra ça rendu à Niamey. Le reste du voyage est extrêmement long, mais moins cahoteux que celui de l’aller. Après plus de 24heures de route, Niamey se profile à l’horizon. Home sweet home !

dimanche 9 janvier 2011

Bal masqué et chawarma

(One more time/Aerodynamic/..., Daft Punk, Alive 2007)

Vous avez déjà assisté à un party libanais? Moi, c'était ma première fois... Ils font dans le grandiose mettons! J'ai jamais eu un party aussi intense. DJ, piscine, service impec, buffet de saumon fumé, caviar, foie gras et bien sûr taboulé et chawarma, etc héhé. Alcool à profusion, c'est la démesure totale.

On arrive à la porte, il y a une GuestList... Je suis dessus, ouff. On me remet un masque, rouge, ça fit avec ma robe. Je fais 3 pas vers la maison, je me retrouve avec un verre à la main.

À partir de minuit, le champagne coule à flot, les coupes semi vides sont immédiatement remplies. Mais le mieux du mieux, c'est que je suis avec mes amis en Afrique et on danse sur la musique trop top.
 
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samedi 8 janvier 2011

Quand tout va bien

Deux Français ont été enlevés ce vendredi soir 7 janvier 2011, dans un restaurant de la capitale nigérienne, Niamey, par des inconnus armés. L'information a été confirmée par une source sécuritaire nigérienne et le ministère français des Affaires étrangères, à Paris, déclare être mobilisé. Rappelons que cinq autres Français sont détenus par al-Qaïda au Maghreb islamique depuis septembre dernier.

Il était 23h locales lorsque quatre individus armés, coiffés de turbans et parlant parfaitement l’arabe ont fait irruption dans le bar-restaurant Le Toulousain, situé dans le quartier résidentiel sécurisé du Plateau (mon quartier). Ils ont braqué les deux ressortissants français qui buvaient un verre entre amis, avant de les embarquer de force dans un véhicule 4x4 garé devant le maquis. L'un des Français devait se marier ce samedi matin avec une Nigérienne qui se trouvait dans le restaurant avec sa mère et son fiancé hier soir. L'autre Français enlevé venait d'arriver à Niamey pour assister au mariage de son ami.

Lors de l’enlèvement des deux Français aucun coup de feu n’a été tiré par les ravisseurs. La rapidité avec laquelle les bandits armés ont mené l’opération a surpris les clients du restaurant. Plusieurs d’entre eux ont en effet affirmé avoir aperçu le véhicule des ravisseurs depuis quelques jours dans les environs. La plaque d’immatriculation béninoise du véhicule avait attiré leur attention.

Sitôt alertés, les services nigériens de sécurité et ceux de l’ambassade de France à Niamey, se sont rendus immédiatement sur les lieux pour interroger les témoins encore sur place. Les directeurs des services centraux de sécurité nigériens étaient mobilisés et un comité de crise mis en place. Le dispositif militaire français sur place depuis l'enlèvement des personnels français d'Areva a aussi été mis à disposition. Un avion Bréguet a décollé et les axes menant au Nord-Mali ont été sécurisés. Les forces de sécurité seraient sur les traces des ravisseurs en direction de la frontière malienne.
 
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Moi j'habite dans le cul de sac, en face de l'ambassade du Pakistan, vis-à-vis le mot Zarnakoye étoile jaune... L'enlèvement a eu lieu vis-à-vis le mot Avenue point rouge. Les bureaux d'oxfam sont à la croix verte.

La suite risque d'être palpitante. Confinement à la maison, couvre-feu. Les frontières sont déjà fermées et les routes pour sortir de Niamey aussi. Bref, ils nous laissent pourrir ici.

vendredi 7 janvier 2011

Pas même un coq qui chante

Une image vaut 1000 mots...
 

 

 

 
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Ok, peut-être pas ici, parce que c'était vraiment 1000 fois plus beau que sur les photos... L'eau est bleue turquoise et le ciel bleu royal, le sable caramel.

Grand-Popo est définitivement mon coup de coeur du Bénin. Un véritable havre de paix. On n'entend rien. Rien sauf la mer. WOW!!!

Rencontre inattendue et souper impromptu. 2 Québécois qui travaillent pour JCM et qui connaissent Jo, MC et Mathieu... Un Français qui travaille au Kenya en vacances en Afrique de l'Ouest... Et le couchsurfer hollandais chez qui on est sensé dormir à notre retour à Cotonou. Beaucoup de rires par rapport à un peu tout. Mais bon, essayez d'expliquer à un Français et un Hollandais d'où vient l'expression Citron, Bibi!

J'en ris encore. J'en veux encore.

À Jeff et Nestor: "Ben oui, j'ai une piscine!" :P

(Fixer le temps, Dumas)

jeudi 6 janvier 2011

Marche arrière

Ouidah (Last Dance, Sarah McLachlan)

Un sentier de sable qui s'étire sur 4km, sous un soleil de plomb... Une belle balade en soit, mais empreinte d'une histoire sombre. Chaque petit grain qui roule sous mes pas me font mal à l'âme. J'entends le grincement des chaînes en écho. Un lourd silence, je regarde, mais je me tais. J'ai honte.

Un sentier de sable qui fut emprunté par plus de 2 millions d'hommes et de femmes qui, chaînes aux pieds, embarquèrent dans les cales de navires qui devaient les emporter vers le nouveau monde. Monde qui allait les exploiter, supprimer toute trace de dignité humaine.

Je suis blanche, mais je refuse de croire que j'ai peut-être une infime partie d'eux en moi, ces tortionnaires tâchés de sang "noir".

Quand on arrive à Ouidah au Bénin, on ne peut sentir d'un premier abord que la ville est porteuse d'un lourd passé. La ville ressemble à tous les autres petits villages croisés sur la route côtière. Après quelques kilomètres, un énorme monument en béton indique "Ouidah, citée historique". On emprunte alors une route goudronnée en mauvais état qui se dirige vers la mer et très vite, le passé colonial de cette ville ressurgit. Ouidah est la principale cité où s'établirent les Européens pour procéder à ce qui restera dans l'Histoire, avec un grand H, comme une immense opération de déportation d'êtres humains, la traite négrière avec un petit n.
 
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Tant qu'à être dans l'histoire, marche arrière jusqu'au secondaire avec Mme Bisaillon (ou votre prof d'histoire à vous). En 1492, Christophe Colomb arrive en Amérique. Filles du Roy et ex-prisonniers sont envoyés pour "repeupler" le nouveau monde. On leur offre la chance de refaire leur vie ailleurs et de recommencer à neuf... Or, les besoins de cette population sont grandissants et on nécessite davantage de main d'oeuvre pour produire plus. Et pourquoi faire soi-même ce qu'on peut faire faire par d'autre? Au début, on exploite les amérindiens, mais malheureusement, les "sauvages" ne tiennent pas physiquement les terribles conditions de travail qu'on leur impose et ils se rebellent. Alors les Portugais ont la géniale idée d'aller trouver leur "cheap labor" ailleurs. Ils deviennent les premiers importateur de main d'oeuvre africaine dés le début du 16eme siècle.

En Afrique, l'esclavage est un phénomène très ancien. Quand les Européens débarquent, ils commencent leur "magasinage" dans les villages côtiers pour se fournir en force de travail bon marché. Les Rois africains n'hésitent pas à vendre leurs prisonniers de guerre, les coupables d'adultère... Tous ces hommes et ces femmes emprunteront " la route des esclaves". Contre une arme de gros calibre, un Blanc peut espérer récupérer 15 hommes ou 21 femmes.
 
Cette "route des esclaves" n'est pas symbolique, c'est une vraie piste qui conduisait les esclaves vers les bateaux des négriers. Trajet macabre qui se divise en 5 grandes étapes...

La place des enchères
est le point de départ. Créée vers 1700 par le roi Ghézo qui tirait profit de la vente de ses prisonniers, ce lieu était le royaume du marchandage humain. De là, on enchainait les esclaves et on les dirigeait vers l'arbre de l'oubli.

Cet arbre, seconde étape sur la route des esclaves, joue le rôle de capteur de souvenirs. En tournant autour de l'arbre les esclaves sont sensés oublier leur pays et leur culture. Or l'Homme peut se résilier à perdre sa vie, mais pas à l'absence de ceux qu'il aime...

Ce rituel terminé, ils partent vers la case de Zomaî. Il s'agit en fait de plusieurs petits tombeaux dans lesquels les esclaves sont entreposés comme des bêtes en attendant l'arrimage des bateaux. Enfermés, dans une obscurité totale, on leur enlève sciemment tout point de repère afin de les désorienter et de limiter les tentatives d'évasion ou de rébellion. L'attente dans les cases de Zomaî pouvait durer 4 mois. Quand les navires étaient ancrés au large, on ouvrait les cases et on triait les corps.

Une majorité d'esclaves, mal nourris et malades, décédaient dans ces cases, mais leur corps n'était évacué qu'une fois les bateaux arrivés et jeté dans une fosse commune. On était satisfait de cette sélection naturelle, puisque seuls les plus robustes survivaient, et eux, étaient une marchandise de qualité.

Les rescapés étaient donc trainés pour une dernière purification vers l'arbre du retour. Les esclaves y réalisaient différentes cérémonies afin d'assurer le retour de leur esprit sur leur terre natale. Il faut dire que le peuple béninois était et est toujours fortement animiste, de là l'importance des symbolismes avec la nature et les âmes.
 
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Ce rituel complété, la dernière étape les emmenait vers un endroit à l'appellation particulièrement évocatrice : la porte du non retour. Cette porte est la dernière étape vers l'inconnu, c'est aussi la plus accablante pour les esclaves qui pensaient être dévorés par les Blancs. Les plus courageux (ou découragés) se suicidaient en ingurgitant du sable, en avalant leur langue ou en se jetant dans la mer afin de se noyer ou d'être mangés par les requins... Le cauchemar prit fin en 1848, après une première tentative d'abolition en 1794. Paraîtrait-il que les esclaves sont aussi des hommes... donc libres de droit!
 
Depuis, il existe au Bénin une porte du retour par laquelle une partie des anciens esclaves sont revenus sur leur terre d'origine. En 1995, l'UNESCO a reconnu le site de la route des esclaves comme un patrimoine mondial... Patrimoine de l'horreur et la déchéance des Hommes. N'oubliez pas, surtout n'oubliez pas.
 

mercredi 5 janvier 2011

La Venise africaine

(Si volto, Andrea Bocelli)

 

 

 

 
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Dès notre première journée au Bénin, on se dirige vers Ganvié, un village lacustre, à une vingtaine de km de Cotonou. En fait, sur le lac Nokoué, résident quelques 30 000 habitants, majoritairement des familles de pêcheurs qui vivent dans des cases en bois sur pilotis. En fait, au 18e siècle, les familles ont choisi de se réfugier dans les marécages du lac lors de la traite négrière pour échapper aux esclavagistes. Malheureusement, le lac n'offre pas les meilleures conditions pour ces pauvres âmes qui ne cherchent que la paix et la tranquillité... À part des inondations fréquentes, le peuple souffre aussi des aléas de l'eau qui devient périodiquement douce pour passer à un état salin avec les changements saisonniers. Pour moi, touriste, le village est magnifique et j'attrape en un clin d'oeil toute la beauté des gens en échappant à leur misère.

mardi 4 janvier 2011

Attraction/répulsion

Arrivée à Cotonou à 23h37. On attend que Saliou vienne nous chercher. Je suis à bout de nerfs, le voyage a été long et pénible! Mais comme dit Malaïka, on a été chanceuse, tout s'est bien passé, pas de panne mécanique, pas de coupeurs de route, pas de niaisage aux douanes... Mes deux narine semblent trop petites pour que je relaxe un peu. Je veux juste un lit pour dormir. Finalement Saliou arrive, je retrouve le sourire. On se serre les trois dans les bras comme une grosse sandwich ignorant les Zem qui veulent nous promener dans la ville sur leur moto.

Maintenant, je peux me faire ma première opinion de la capitale béninoise. Premier flash, les immeubles sont en hauteur ce qui change de la « bassesse » niaméenne. L’architecture est jolie, il y a de la couleur. L’ambiance est bonne, il y a de la musique partout, c’est la fête en permanence. L’air est chaud et humide malgré l’heure tardive. Ça aussi, ça change de Niamey où les nuits sont rendues très fraîches. Wow, je me sens bien, je me dis que Cotonou pourrait être une ville où j’aimerais vivre…

C'est une amie de Saliou qui nous reçoit pour notre premier dodo, une Rwando-Belge, Oria. Devant l'immeuble où on est sensé passer la nuit, l’envie de dormir me passe, vraiment pas accueillant. Ça paye pas de mine comme dirait mes amis français. Une fois à l’intérieur, je suis rassurée, c’est propre, grand et aéré. On a un lit double avec moustiquaire et une chambre de bain. On ne pouvait demander mieux. Exténuées, on s’en dort sur un fond de boumboum de la boîte du coin.

Le lendemain, petit déj chez Sopai avec un escargot (brioche aux raisins) et un lait de soya. Hmmm du lait de soya bien froid. On se perd un peu dans les dédales de Cotonou et je fais mon premier tour de Zemidjan (taxi-moto). Comme une apprentie, je me fais la brûlure du tuyau d’échappement sur le mollet droit, tatouage qui m’accompagnera jusqu’à Niamey et trahissant mon escapade.

On quitte pour Grand-Popo pour quelques jours…

Au retour, le charme de la ville est estompé dans un épais smog qui me gratte les bronches et me salit le visage de poussière. J’ai les ganglions gros comme des balles de golf, le nez me pique, j’éternue et mouche. J’essaie de me procurer une bonne nuit de sommeil pour contrer cette « réaction allergique » et être en forme pour le nouvel an... Or la musique est encore à fond dans le piton.

Le clash est immense après le séjour relaxant à Grand-Popo. Je remarque pour la première fois depuis mon arrivée que le ciel de Cotonou est toujours gris. Je révise ma position, Cotonou c’est chouette pour un temps, mais Niamey c’est ma ville et j’adore la teinte bleutée de son céleste, la tranquillité de ses nuits, la « pureté » de son air.

samedi 1 janvier 2011

Bonne année

En direct du Bénin, BONNE ANNÉE!!!!!!!!!!!

Tout plein de belles résolutions en vue... Naaaah c'est nase, j'aime bien être coquine et profiter de la vie!!!!! Je (re)commence à être sage vers 30 ans hahaha

Chin chin! A tous ceux qui m'aime, pis les autres, je m'en câlisss!

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(Réel du forgeron, La Bottine souriante)