dimanche 31 octobre 2010

Cloîtrée pour le référendum

Ce dimanche, c'est jour de référendum!
(I wanna go crazy, David Guetta)

 
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Instructions formelles de mon équipe:

- Éviter toutes sorties en dehors de la maison

- Avoir des crédits dans son téléphone et que celui-ci soit chargé en tout temps

- Attendre les consignes des autorités en cas de grabuges

................

Bouhououuuu! moi qui voulait faire le tour des maisons pour Halloween :P


 

 

 

samedi 30 octobre 2010

La cena hispano hablantes

(Y tu que has hecho?, Buena vista social club)

Buenas noches a todos! Como estan?

De mi lado, todo chevere!

En terrain espagnol, souper de type communautaire. Les hispano hablantes doivent apporter un mets de leur choix et ensuite on partage le tout. Mucho, mucho, MUCHO vino y mojitos! En fait, tout drink à base de rhum est au menu.

Comme toujours dans ce genre de fiesta, il y a de la nourriture pour les fins et les fous. Mais quel festin! Fondues parmesan, chili con carne, salade verte, pommes de terre au chorizo, farfales aux légumes, albondas (boulette de viande en sauce), gratin de courgettes. Et comme si ce n'était pas suffisant, tarte aux pommes, gâteau au fromage, tarte à la purée de goyave, quatre quart et renversé aux ananas.

Que rico!

Adios, tengo que dormir ahorita.

Besos, Silvia


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vendredi 29 octobre 2010

Ah oui, c'est vrai

Encore en matière de sécurité, on nous a donné les précieuses recommandations suivantes:

En voiture, pour éviter de vous faire voler ou kidnapper et réduire les risques d'accident, veuillez suivre ces quelques étapes:

1. Boucler votre ceinture de sécurité (ok, mais s'il n'y en a pas???)
2. Déposer tous vos effets personnels au sol (la taule de la voiture est défoncée, je vois la route)
3. Barrer votre portière (si je la barre, je risque de ne plus pouvoir ressortir, le mécanisme est brisé)

Nickel, tout est sous contrôle!

(Car crash, Our lady peace)

jeudi 28 octobre 2010

Ballet 101

À la demande générale de mes amies mamans, mais surtout de leurs fillettes adorables, je vais essayer de démarrer une classe de ballet/danse créative. Je suis dans les premières étapes de ce projet. Visite de salle, soumission de prix, recherche de système de son, fiche et frais d'inscription. Je gère au travail et dans mes temps-libres. Vivement que les cours commencent pour que j'apprécie et danse!

(Rêve d'automne wmv, d'André Gagnon)

dimanche 24 octobre 2010

K. Mariko's Fashion Show

Show Mode 23 octobre au CCFN (What’s New, de Saint-Germain)


Qui l’eût cru?
Bien avant mon départ, je visionnais sur Tou.tv, le reportage de L’Afrique en marche. Le sujet était les femmes africaines qui se démarquent dans leur pays. Mon attention a été bien sûr retenue par une Nigérienne oeuvrant dans le monde de la mode. Cette femme a décidé de percer dans un domaine qui la passionne et de pousser à l’extrême sa créativité. Attirée par l’Occident, mais amoureuse de son pays natal, elle amalgame joliment soierie et pagne, bazin et dentelle, pour confectionner des tenues bien en dehors de l’ordinaire, un peu métissées tant dans les matériaux que dans les coupes. De mon bout de planète, je la trouvais donc bien fabuleuse cette Kadi Mariko marginaliste et avant-gardiste.

Maintenant sur le terrain, j’ai une amie qui m’annonce que cette célèbre Kadi cherche des modèles pour porter ses créations lors de son prochain défilé. Waaahhaaaa!

Essayage et retouches à l’atelier, N8 porte lilas
Une semaine avant le défilé, je passe chez Kadi. Super accueillante, pas prétentieuse pour deux cennes, elle me fait entrer chez elle. Son atelier est assez grand avec des tonnes, mais des tonnes de tissus, du sol jusqu’au plafond. Il y en a de toute les couleurs, dans toutes les textures et tous les matériaux. Hallucinant. Et là, je vois la montagne de robes et vêtements empilés sur une table, ceux qui pendouillent sur le divan, plus ceux qui sont accrochés sur les pôles. À mon grand désarroi, elle me dit : « Fouille, essaie ce qui te plaît et on voit ensemble après ce qui fait parce que je n’ai pas le temps de faire des retouches et je dois repasser certains habits avant de venir te voir ». Ehhhh. Ok, je commence par où?

Je plonge dans le tas d'étoffes multicolores. Les créations qui me plaisent sont vraiment belles, mais beaucoup trop grandes pour moi. Elles ont été conçues pour des femmes ayant une poitrine dépassant la taille - A. J’enfile les tenues les unes après les autres. Constat désolant, soit trop long, trop grand, trop pas à mon goût, trop pas à celui de Kadi... Je suis mal barrée. On continue encore et encore. J’essaie du jaune, du marron, du orange-bleu, du bleu, du blanc. Kadi décide finalement de 3 tenues pour moi, dont une immense, en longueur et en taille, robe jaune fluo et bleu foncé. Après tout, moi je fais le défilé pour le plaisir et c’est son défilé. Si ça l’arrange que j’aie l’air d’une poche de patate à motif pied de poule, moi ça me va.
 
 
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Essayage prise 2

Mardi soir, je retourne avec Stéph chez Kadi pour l’aider à choisir ses tenues et se marrer avec elle des trucs moins à notre goût. En deux temps trois mouvements, belles trouvailles de notre experte en efficacité, Stéphanie a tout ce qu’il lui faut pour parader et pendant ce temps, je me suis même trouvée une petite perle pour remplacer la jaquette citron-marine. Ouf, je l’ai échappé bel. Je porte maintenant bleu tigresse, orange mécanique et marron poupée.

Balance, pratique chorégraphique et les « mannequins »
Vendredi, petite répét vite faite pour le grand jour. Il y a le T qu’on doit suivre, marcher jusqu'au bout, poser à trois endroits pendant 4 secondes (ça semble une éternité quand tout le monde vous regarde) et revenir pour se changer et enfiler en vitesse la prochaine tenue. Vraiment très simple et épuré. Ben, il y a des crapets-soleils, morons, sans dessin qui ne comprennent rien et on doit refaire le tout une bonne douzaine de fois. Ça promet pour le « spectacle ». La horde de mannequins est composée d’expatriés de toutes sortes, plus les locaux. USA, France, Ghana, Togo et Canada. Grosso modo, il y avait 4 groupes, les lycéens américains
« trop cool », les Blacks, les vrais mannequins et les 2 Québécoises/nous.

Le jour J
Samedi, on doit arriver à 15h00 pour tout faire : générale, coiffure, maquillage, vernissage, habillage, imprévus. Bien sûr il y a des éternels retardataires, sans qui le Niger ne serait ce qu’il est. Pour beurrer plus épais, les mannequins professionnelles jouent aux divas, elles veulent aller chez le coiffeur et autres requêtes absurdes du genre à 1h du show. C’est beau la vie d’artiste.

Coiffure 1-2-3
Je suis dans les premières à passer sous le peigne. Il faut dire les nassarous sont difficiles à coiffer à cause de leurs cheveux fins. La coiffeuse se met à l’ouvrage sur ma tête. Elle peigne et brosse ma tignasse, l’enduit de gel noir, tire de tout bord tout côté pour défaire les boucles de mes cheveux, me pose des rallonges et monte le tout en chignon. Pendant, la mise en plis, j'ai les Américaines en arrière-fond qui disent aux 30 secondes et quart:« so cool, wow, so cool, amazing, so cool ». Bravo pour le vocabulaire.

La coiffeuse a terminé. Je suis blonde, noire et brune. Kadi n’aime pas. Je retourne sous le démêloir. L’idée maîtresse cette fois-ci, les nattes. Reprise des rallonges, on tresse, on attache avec de la corde, on fixe avec des pinces. Ta-dam.

Perso, je trouve que la première coiffure était beaucoup mieux, mais je ne dis rien et personne ne me demande mon avis. J’ai le cuir chevelu qui pleure en silence. Le temps passe, la peignure tombe et s’effondre. Comme c’est déjà la panique parce qu’on est en retard, je défais tout, j’essaie d’intégrer les nattes et je m’attache les cheveux « old school » : élastique et bob épine. Tac. Pauvre mes cheveux… mais le pire est à venir.
 

 

 


Maquillage
Comble du comble, la dernière étape cruciale avant d’enfiler les vêtements les uns après les autres, passer sous le fard et le courbe cil. La maquilleuse est une femme de l’Europe de l’Est qui ne parle ni anglais, ni français, ni une langue locale… Alors quand Kadi lui indique ce qu’elle attend pour le maquillage et les couleurs, rien ne passe. Je ne sais pas combien de fois, la designer a mentionné que le vert ne faisait PAS partie de la palette de couleurs désirées, mais je dirais au moins 20 fois en moins d’une heure. Bref, le processus est très très long et quand vient mon tour, il n’y a plus de temps, je suis la dernière à passer. « Embarque sa chaise tite fille et que ça saute » (dans une langue non identifiée).

Aller! du jaune, du bleu, du rouge, du mauve, l’eyeliner sous les yeux et dans les yeux, puis sous les yeux parce que je pleure. Aïe!!! ça brûle. J’ai mal et je pleure, mais the show must go on, pas le temps de faire les fillettes douillettes. Le mascara vient s’ajouter, suivi du gloss et du rouge à lèvre rose bonbon. La cerise sur le sundae, des faux sourcils inégaux et un peu croches foncés au crayon. SUPER!!! « Make-upper » en moins de deux, je ressemble à Star Trek qui va au bal/Princesse Leïa tombée dans un bol de Luchy Charm. C’est tout simplement atroce. J’ai le visage qui doit peser deux kilos. Impossible de sourire tout va craquer.


 

 
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Parade
J’ai des talons de 12 pieds de haut pour la première tenue, alors mon premier passage me stresse vachement. Tout se joue à ce moment-là. Je retiens mon souffle, je vois l’ombrage de la fille devant moi qui revient vers l’arrière ce qui constitue mon cue de départ. Aller, on est décontract, le pire qui peut arriver, c’est une cheville cassée (et la honte totale). Sans m’en rendre compte, je me retrouve devant l’audience, 1-2-3-4, on change, cliché pris à la dérobée. Je souris, j’aperçois mes amis dans la foule. Ils me font rire, ils me font des signes et des tatas. Je repars vers l’arrière. Applaudissement en background. Tenue bleue check, on passe à orange.

 
 
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Derrière la scène
Devant, la musique est très d’ambiance, les mannequins défilent avec élégance. Mais derrière c’est la folie furieuse, une vraie partouse. Tout le monde tout nu (vraiment nu), homme, femme, blanc, noir, pas le temps d’être prude, faut que ça roule. On s’entraide, on se passe les chaussures et les accessoires, on se zippe et on noue les boucles. Et on repart pour un tour.

Au final, je crois que Kadi est satisfaite et personnellement j’ai bien apprécié l’expérience. La collection est bien reçue auprès du public et la quasi-totalité des créations sont vendues sur un total de 72 modèles.

samedi 23 octobre 2010

Schutz und Sicherheit

Ma formation sécurité chez Oxfam se résume un peu à ceci...

Premièrement,

Lorsqu’une situation critique se présente, chaque individu est responsable de sa propre sécurité. Il faut être allumé et en pleine possession de ses moyens. Aucun système de sécurité n’est valable ou fonctionnel sans la participation personnelle de chacun. Tout événement, restant unique, requiert une évaluation de la situation et des possibilités d’actions conséquentes.

Aussi pour être le plus en sécurité possible, il faut être conscient de qui nous sommes, le rôle d’Oxfam-Québec. Connaître la mission, les valeurs, les principes et le mandat de l’ONG.

Mission : lutter contre la pauvreté et l’injustice sociale
Mandat : renforcer les capacités des partenaires
Valeurs : solidarité, entraide, respect, égalité et équité

Nous sommes une ONG, organisation NON gouvernementale, non partisane, non politique, non confessionnelle.

En sachant qui nous sommes, nous pouvons mieux expliquer aux locaux nos objectifs de mission dans la région et avoir une chance d’être accepté sur le terrain.

Dans un second temps, si les dialogues ne sont pas fructueux, comment gérer…?

… votre Kidnapping :
Court terme
-Communiquer le plus possible avec les ravisseurs, établir une relation avec eux
-Être calme
-Accepter la situation telle qu’elle est
-Se préparer pour du long terme

Long terme :
-Observer le comportement des ravisseurs
-Accepter l’eau et la nourriture offerte puisque les chances d’en ravoir sont incertaines
-S’occuper mentalement

… votre Exécution qui se prépare
-Parler, garder un contact visuel avec les ravisseurs
-Personnaliser tout, parler de la famille et des personnes aimées, créer un lien de ressemblance entre vous et la personne chargée de vous exécuter (il faut que quelqu’un ne veule pas votre mort)
-Faire/dire n’importe quoi pour vivre
-Refuser d’être dos aux gens, de se mettre à genou, de lier les mains derrière la tête
-But : rester en vie, s’échapper

… votre Récupération en tant qu’otage
-Ne pas bouger
-Ne pas essayer d’aider
-Rester silencieux
-Laisser les équipes de récupération faire leur travail
-Accepter de se faire coffrer temporairement. Ils vont emprisonner tout le monde dans un premier temps, sans faire de différenciation entre les bons et les méchants.

… un Conflit entre personnes (émeutes, coup d’État)
-Se fondre dans le décor, ne pas attirer l’attention
-Éviter tout groupement ou foule puisque le comportement et l’humeur de ceux-ci sont imprévisibles
-Rester informé sur l’état de la situation
-Avoir un plan d’évacuation
-Rester calme
-Connaître les zones sécuritaires
-Être prévoyant

Je me sens un minimum supportée par Oxfam, ce qui est très positif.

(Death and all his friends, Coldplay)

mardi 19 octobre 2010

We can!

(Because we can, Fatboy Slim, Trame sonore Moulin Rouge)

Mon collègue Abdoulaye est chargé de la campagne "Nous pouvons" au Niger. L'objectif principal de cette campagne est de mettre fin aux violences faites aux femmes. J'ai eu la chance d'assister à l'atelier qui rassemblait les grands médias de Niamey qui feront la promotion de la campagne et qui sont visés comme acteur de changement...

Voici mes commentaires, interrogations, chocs suite à l'atelier.

Mise en contexte:

Le groupe de journalistes a été divisé en sous-équipes pour répondre à des mises en situation diverses. On leur demandait d'analyser les différents scénarios pour ensuite en venir à leur solution idéale dans chaque cas...

Scénario 1
Votre amie de longue date qui a déjà 5 enfants vous annonce qu’elle est enceinte d’un sixième. Elle vous dit qu’elle veut se faire avorter et demande votre aide. Que faites-vous ?

Les solutions ressorties
La vie d’un enfant est un don de Dieu, il faut protéger la vie, l’avortement n’est pas une solution. De plus, si ta mère avait fait usage d’avortement, tu ne serais pas là pour jouir de la vie.

Ma solution
L'avortement. Le problème est que c’est interdit au Niger. Je préconise cette solution puisque la mère se sent incapable de supporter le poids d’un bébé supplémentaire. Ici, l'éducation des autres enfants, l'équilibre et la santé mentale de la mère sont en jeu. Sinon, je conseillerais que la mère cherche un appui dans son entourage, amis, famille.



Scénario 2
Lors d’un dîner en famille au restaurant, vous voyez le mari de votre amie en compagnie d’une femme inconnue. Il semble de toute évidence intime avec cette femme. Que faites-vous ?

Les solutions ressorties
Aller saluer le mari et ne rien faire pour ne pas envenimer les choses.
Critique du reste de l'assemblée, il faut faire quelque chose en tant qu’acteur de changement. Il faut en parler à l'amie.

Mon interrogation
Pourquoi faut-il absolument faire quelque chose ? Il s’agit de suspicions.



Scénario 3
Votre ami vous dit qu’il va divorcer sa femme parce que celle-ci ne sait pas préparer à manger et qu’il a tout fait pour la changer sans succès. Que lui conseillez-vous ?

Les solutions ressorties
Conseiller d’inscrire sa femme à des cours de cuisine ou dans un centre de la femme.

Ma solution
Suggérer une implication du mari dans la cuisine pour qu’il comprenne la complexité de la tâche et qu’il voit les efforts potentiels que sa femme fait déjà.
Répliques que j'ai reçu
Les hommes ne savent pas cuisiner. La décision du mari est déjà prise de toute façon.

lundi 18 octobre 2010

Un tour chez les cousins

(Le tango des élus, Renaud)

Chaque année, l’Ambassade française organise un cocktail pour la rentrée (scolaire et début des activités) et pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux arrivants français. Comme j’ai plusieurs amis français, on m’invite en tant qu’intruse canadienne et représentante de mon pays (hahahaha mauvais choix) à la petite soirée.

Le processus est un peu compliqué pour faire partie des gais lurons qui mettront le pied chez l’Ambassadeur surtout quand tu n’as pas la nationalité requise… Bref, avec la paranoïa française, la demande de mon invitation s’est rendue jusqu’à l’Ambassadeur et même au colonel des forces armées. N’importe quoi, mais ils sont fous ces Gaulois. Finalement, voyant peu de potentiel de destruction massive chez une petite brunette coopérante volontaire chez Oxfam-Québec, mon nom est mis sur la liste des heureux élus.

J’arrive donc au palace de Monsieur l’Ambassadeur (M.A) et de Madame la femme de l’Ambassadeur. Comité d’accueil des hôtes qui donnent la main à tous les invités. La baraque est juste terrible. C’est surréaliste. Sans blaguer, il y a 3 salons de style différent juxtaposés l’un à l’autre et clairement, ils n’ont pas pris leur meuble au même endroit que moi. La terrasse est immense avec une magnifique vue sur le fleuve. Dire que nous, on n’a même plus d’Ambassadeur canadien au Niger parce qu’il a eu la trouille.
 
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L’alcool est bien présent, Martini, Gin tonic, Rhum coca et autres. Comme je suis chez les cousins, j’attends avec impatience la venue des hors-d’œuvre et canapés. Mais quelle déception, tant par rapport au goût qu’à la quantité. Bouhou, j’ai pas soupé avant de venir moi… Vraiment rien d’extraordinaire.

En plus, je me tape le long et pénible discours de M.A sur les malheureux événements d’Arlit et sur l’importance d’être prudent et sur le fait qu’il ne faut pas perdre de vue l’objectif de notre présence sur le terrain, mais qu’il ne faut tout de même pas arrêter de faire des activités, qu'il faut sortir un peu et que la vie continue, tout en gardant à l’esprit que personne n’est à l’abri et que………… Bla-bla-bla. Dieu ce qu'on peut dire un maximum de conneries et être écouté quand on a un statut, hallucinant.

Arnaud et moi, pendant que la foule est pendue aux lèvres de l’interlocuteur médiocre, on en profite pour aller se servir un verre comme le bar est vide de monde, question de nous aider à passer le choc de la platitude hahaha.

Somme toute une très belle soirée grâce à mes supers pots.

vendredi 15 octobre 2010

Brouhaha au sein de la junte

Panne depuis plus de 19 heures, j'ai chaud et je sue pas possible. Je viens d'apprendre la raison de cette coupure depuis RFI.

"D'après nos informations, la tension est perceptible ces derniers jours à Niamey. Des patrouilles dites « de dissuasion » tournent chaque soir dans la capitale et depuis le retour de Salou Djibo de son voyage à New York, le 26 septembre, de nombreuses rumeurs courent dans la ville. D'ailleurs, ce matin même, la presse locale parle de « ménage au sein de l'armée », parle aussi de « fêlure » et même évoque un coup d'État qui aurait été déjoué contre le président Salou Djibo à son retour de New York."

http://www.rfi.fr/afrique/20101014-niger-le-numero-deux-junte-pouvoir-mis-arrets
http://www.rfi.fr/afrique/20101014-niger-malaise-sein-junte-pouvoir

Bordel, on ne peut pas être tranquille un peu. Grrrrr

Sans électricité, pas d'eau... :(

mercredi 13 octobre 2010

!Olé!

(El conejo, Los Cojolites, Trame sonore Frida)

12 octobre, fête nationale d’Espagne. Même ici on célèbre. Pour l’occasion, la troupe Ibérica spécialisée en danse hispanique vient faire une prestation sur la scène du CCFN, Centre culturel franco-nigérien. Comme l’entrée sur le site est gratuite, mes attentes sont plutôt réduites. Erreur!!!
 
 
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Vedette de la soirée, un flamenco divinement exécuté. Le spectacle est prodigieux. Tout est bien orchestré, autant les chorégraphies, les mises en scènes, le décor, les costumes que les danseurs et la musique. Un petit chef d’œuvre inattendu, du bonbon pour moi.

Il faut comprendre la complexité de cette danse pour en apprécier la juste valeur. Les mains telles des soieries qui flottent au vent réalisant des mouvements incroyablement articulés tellement gracieux contrastent avec la dureté et la vigueur des pieds qui veulent s’imposer. Tandis que les bras ondulent, les jambes capitulent et nous sommes subjugués.

La salle est mixte, Nigériens et expatriés font acte de présence. Le spectacle commence dans le silence le plus complet. On retient son souffle du début à la fin, abandonné à nos sens, pendu entre la finesse sensuelle des sevillanas et la gaieté enivrante des castagnettes. D'ailleurs certains mouvements sont plutôt osés, mais le public est très réceptif et les applaudissements retentissent dans l’enceinte.

Gracias a Espana para este maravilloso presente.

lundi 11 octobre 2010

Mena vs Pharaons

(The World is mine)

Au stade général Seyni Kountché, le premier match de foot de la saison 2010 se déroulant à Niamey a lieu ce dimanche à 15h30. Les fans de foot dans la capitale sont multiples. Les Gazelles (dit Mena en haoussa) n’ont apparemment aucune chance de remporter la victoire contre les triples champions de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations), les Pharaons d’Égypte.

Arrivée au stade à 14h30
Revendeurs, fanas, escrocs, acheteurs, petits filous sont au rendez-vous. Le stationnement est plein. Les billets à 2000f ne sont, semble-t-il, plus disponibles. On finit par en trouver un qu'on doit payer 2500f en espérant que ça ne soit pas un faux.

Entrée sur le site
Les grilles pour accéder au stade sont fermées avec une chaîne et un cadenas. Cette mesure a été prise pour que l’accès au site soit plus difficile et du coup ralenti, ce qui permet un « contrôle » de l’entrée au stade. Les gens se pressent comme du bétail pour se faufiler dans l'entrebâillement de la porte. En fait, on doit écarter les chaînes et ensuite se glisser dans la mince brèche. Ce brouhaha est un paradis pour les détrousseurs et autres malfaiteurs. Le bordel total dans un état de confusion le plus intense. L'armée est présente assurant une surveillance des lieux. Heureusement ou malheureusement…

Les files d'attente pour passer le guichet sont non respectées, ou enfin, perçues comme optionnelles pour les gens qui se croient plus importants. Les autorités usent de leur pouvoir à grands coups de matraques pour disperser les dissidents. La tension est vraiment terrifiante, je suis mal à l’aise dans cette foule possédée. J’ai l’impression que tout peut exploser à tout moment. Je voudrais rebrousser chemin, mais les issues se referment sur moi. J’aurais autant d’obstacles à franchir pour revenir sur mes pas que pour continuer.

Les gens sont surexcités et crient à l'injustice. « Pourquoi certains ont un droit de passage spécial? » « La file, il faut respecter la file! »

Malgré tout, plusieurs connards essaient de passer devant les autres. Les indésirables, ou ceux qui n’ont pas de connexion avec les militaires, sont tabassés par les représentants de la loi. Le problème (et l’inquiétude de tous) est que si les canailles réussissent à entrer en premier et qu'il n'y a plus de place dans le stade, les derniers arrivés ne pourront pas assister au match, et ce, même s'ils ont payé leur billet à 10 000f.

Je réussis tant bien que mal à faire la file en me faisant pousser de tout bord tout côté et je mets enfin le pied dans le stade. La foule est monstre. Les « billets 500f » essaient de traverser les barrières pour venir dans les places 2000f à l'ombre. Certains réussissent, d'autres se font coincer et battre. Répression.

Dans le stade, la fébrilité est palpable. Les gens crient de plus belle, ils s’enthousiasment du match qui arrive. Les équipes font leur entrée. Une chèvre brune et noire, la mascotte des Nigériens entame la procession. Les acclamation fusent de partout quand les Mena paradent, tandis que les Égyptiens sont agressivement hués. À droite, sur le parterre, la fanfare claironne, tambours et trompettes. Dans la section gauche adjacente à la nôtre, une bande de scouts de la milice rivalise. Ils font du tapage avec leurs pieds et leurs mains et scande des hymnes pour encourager l’équipe locale. Ils tapent si fort que les estrades en tremblent.

À 15h30, le stade est plein à craquer, toutes les15 sorties sont bloquées, occupées par des supporteurs qui n’ont pas de place assise. Après une évaluation rapide de la situation, Michael et moi en venons à la conclusion que définitivement, si le feu prend, on brûle avec les meubles et le reste, aucun survivant n’est envisagé.

À l’heure pile, les « hostilités » commencent. Les vingt premières minutes de la première mi-temps du match ont été très serrées. Contrariés par une chaleur torride, les vingt deux acteurs parcourent de long en large la pelouse, mais aucune initiative dangereuse n’est tentée de part et d’autre du terrain. Certaines décisions arbitrales sont rudement désapprouvées. On lève les mains en les secouant comme si on voulait jeter un sort. Chaque fois qu’une tentative d’offensive au but est entamée, la foule bondit prête à hurler de joie ou d’effroi dépendamment de la zone concernée.

Coup de théâtre, à la 33ème minute de jeu, Maazou Ouwo s’élance sur le ballon et fusille le but du portier égyptien Essam El Hadary. Le but nigérien fait éclater d’ovations les 35 000 spectateurs réunis dans les tribunes du stade de Niamey. Les bouteilles d’eau sont lancées dans les airs, on secoue les liqueurs pour faire jaillir le contenu gazeux en ébullition. On crie, on saute, on perd la tête. Cette atmosphère de délire me gagne et je ris devant le double spectacle. C’est l’euphorie. Je me sens pour la première fois Nigérienne. Tellement fière que notre équipe ait marquée contre la jadis domination pharaonique.

Après la mi-temps, le Mena ne désouffle pas. Plusieurs tentatives des Nigériens manquent de peu le but adverse. Incapables de riposter, les Pharaons ont souffert le martyr jusqu’à la fin. Les 90 minutes écoulées, c’est officiel, le Mena National a battu les Pharaons d’Egypte dimanche le 10 octobre sur le score de 1 but contre 0.

À la sortie du stade, tout se passe relativement bien, à part les émanations de gaz des motos et des voitures qui empestent le parking, l’heure est plutôt aux réjouissances. Le manque de patience et de tolérance du début s’est complètement dissipé.

Les gens sont heureux et festoient dans les rues. Banderole, klaxon, tout est permis. Si bien que le lendemain dès les petites, on chantonne encore dans les rues et avenues à la victoire du Niger.

jeudi 7 octobre 2010

Le partout d’octobre : sable

(Wisdom of sands et Red Sand de l'album Chill Out in Paris II)

Le sable. Le sable orange. Le sable orange si fin. Si doux. Si chaud.

Il est à perte de vue et se trouve partout. Il fait d’abord partie des dunes. Dunes que vous chérissez quand vous voulez admirer les astres et leur passage. Puis il s’éparpille.

Il y a le sable enrobant qui recouvre les fruits et les légumes qu’il faut bien brosser et laver avec de l’eau javel avant la consommation. Le sable mesquin qui fait déraper les voitures et provoque, sinon encourage fortement, les accidents. Et son homologue, le sable ambivalent qui se défile sur les routes de terre et laisse des mares boueuses quand vient la pluie.

Rapidement, il s’emporte et devient colérique lors des tempêtes. Alors il ne manque pas de vous piquer les yeux et la peau. Il est une canaille et s’infiltre dans vos maisons par toutes les fissures qu’il peut trouver. Il jonche le sol et se traîne partout.

Le sable craquant est celui qui s’immisce dans la nourriture que vous mangez. Pensons encore au sable dormant qui s’étend effrontément dans votre lit et qui vous écorche le dos durant votre sommeil. Le marchand de sable est bien le seul qui tarde à venir ici, la chaleur étant insupportable et les quantités plutôt innombrables.

Bien sûr quand il se pose, il n’est pas que mauvais. Par exemple, il y a le sable fête qui décore le sol lors des mariages. Ici, on utilise une variante jaunâtre qu’on dépose par terre par-dessus le sable orange pour marquer la célébration. Et n’oublions pas le sable constructeur servant de base pour le ciment de maison qui est très utile et nécessaire… Mais malheureusement rares sont les fois où il nous fait preuve de bonté.

Ainsi, le sable dévastateur, celui qui fait que les récoltes sont si peu nombreuses dans le Sahel, est bien sûr l’ennemi numéro 1 des Nigériens. Enfin, le sable envahissant, mais aussi le plus ravageur, est celui du désert. Désert qui ne peut s’empêcher de grandir. Il bouge, se cache, se faufile, mais jamais il ne sera déserteur. Il a soif de domination et nous, humains, le nourrissons.

mardi 5 octobre 2010

Premiers départs

Déjà les premières personnes que j’ai rencontrées à Niamey s’en vont. Philippe est le premier à quitter le pays. Sylvie le suit de près. Puis Audrée termine cette première vague de départs. Le groupe s’en trouve un peu ébranlé. Certains maillons nous tenaient plus unis. Maintenant qu’ils sont partis, je ne sais pas ce que ça donnera...

C’est étrange, les liens se tissent rapidement, quand les moments à partager sont courts. Tous me manqueront, parce que pour moi, ils étaient aussi un peu le Niger.

(Friends to go, Paul McCartney)

dimanche 3 octobre 2010

Oui je le veux

(Beaux dimanches de Amadou et Mariam à écouter en boucle avant ou après la lecture hahaha)

Mon premier mariage africain musulman
Ce weekend et depuis une semaine déjà la célébration du mariage de Aminatou (alias Ami) et de son fiancé est entamée. Laurélène est très impliquée dans tout le processus puisque c’est une bonne amie d’Ami. De toute la semaine, on l’a à peine aperçue à la maison. De son côté, elle accompagnait la jeune mariée dans la procession. Purification au henné tous les jours, dessin sur les pieds et sur les mains, tressage des cheveux, soins esthétiques et de beauté, gommage pour adoucir la peau, achat de bijoux, chaussures, robe de mariée, etc.

Il faut tout de même que je détaille le processus de décoration au henné sur le corps. C’est une femme qui a suivi une formation en dessin au henné qui trace méticuleusement les formes directement sur les mains, avant-bras, mollet, cheville et pieds de la mariée sans modèle ni appui. Il faut voir la précision et la finesse des images qui marque la peau. Un fois les dessins terminés, il faut fixer la teinture du henné dans la peau, la mariée a donc deux options. Soit on utilise de l’acide sur sa peau pour foncer les dessins, soit elle plonge ses mains dans une jarre de fumée avec des tisons brûlants pour assurer le maximum de coloration. Une histoire de OUF! Je suis sidérée, mais je me tais, fascinée par cette folie religieuse, mais les choses se pimentent encore un peu.
 

 

 

 
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Ami a 32 ans, elle est encore vierge et va quitter pour la première fois la maison de ses parents. Pour elle et sa famille, le mariage est très favorable, mais pour le marié, c’est une toute autre réalité. De un, la mariée est « vieille », de deux elle travaille et enfin sa famille n’est pas très riche. Ami se sent donc très choyée, elle est si heureuse de devenir la seconde épouse de Oustaz Ali salah Ben Hamouda, imam de 42 ans.

Dans les cartes d’invitation, on convie parents, amis et connaissances aux cérémonies religieuses qui auront lieu incha allah le samedi 02 octobre 2010 à 09h00 au domicile du père d’Ami. Et comme si ce n’était pas assez, il y a une annonce faite à la télévision. Vous imaginez un peu le monde qu’il y a à la « messe »!

Les mariés sont séparés depuis le début de la semaine et ne se retrouveront qu’à la tombée de la nuit le jour du mariage. Cela implique donc que ni un ni l’autre ne sera présent au dit mariage. Chacun a un représentant qui parle en son nom lors de la cérémonie. Les pères des deux familles s’entendent sur un arrangement et sur le prix de la dote de la fille (du genre 3 chameaux et de l’or), puis on les déclare mari et femme. Ensuite, les hommes sont avec le mari et les femmes avec la mariée.

Nous sommes donc allés rendre visite à Aminatou dans la pièce où elle est enfermée avec plusieurs femmes en entendant la vue du soir et des retrouvailles avec son nouvel époux. Nous la félicitons, lui remettons ses cadeaux et nous la laissons prier et se reposer avec les tantes, cousines, voisines, amies des deux familles. Pour agrémenter le tout, il y a parfois quelques grillots, musiciens itinérants qui viennent quémander une chanson. À l’heure du repas, c’est dégénérescence totale. Les gens sautent sur la nourriture comme des vautours ou des hyènes.

C'est aussi un moment de parade, tout le monde étant sur leur 36. Les boubous, les pagnes, les basins brillants, les robes, les bijoux. Et on se vante d’avoir plus de 480 000 francs pour sa tenue, etc. On se pavane et on s’expose.

Le soir venu, tout le monde se réunit dans la nouvelle maison des mariés. La mariée est amenée au mari avec un drap sur la tête et alors tout le monde crie. Les femmes sont littéralement hystériques. Comme les portes sont ouvertes, il y a des milliers d’insectes qui sautent dans les cheveux et qui collent à la peau. C’est le summum de l’étouffement et de la panique. Juste à y penser, je suffoque.

Enfin, pour la première fois de son existence, Ami est laissée seule avec un homme dans une maison, sa maison. Elle apprendra graduellement à connaître son mari et à essayer de le combler. Oustaz de son côté devra maintenant passer deux jours dans la maison d’Ami et deux jours dans la maison de son autre femme en alternance.

Ce sont, j’imagine, les côtés pratiques de l’amour. Côtés qui me sont encore incompréhensibles...

vendredi 1 octobre 2010

Le vert des feuilles d'octobre

C’est le temps de la cueillette des pommes et de la confection des tartes.
Les feuilles jaunissent, rougissent, sèchent, tombent, s’envolent et se posent une dernière fois. Sous le pas des passants, elles craquent et se parcellent.
Tout devient rouille avant de grisonner. Tandis que les parcs prennent une teinte ocre, les rues se désertifient.
Le mercure descend, on atteint tranquillement l’absence de degré.
On dort bien sous la couette et on réduit petit à petit l’ouverture des fenêtres.
C’est le temps des bouillis, des braisés et des plats mijotés.
On a le bout des doigts gelés et les courants d’air nous font frissonner. Alors on sort les écharpes et les gants. Puis viennent les coupe-vent.
La pluie se met de la partie, le temps est tristounet. Le soleil se fait de plus en plus discret.

Au Niger, la température commence à augmenter.
On a beau ouvrir les fenêtres à tout vent, rien ne passe.
Si seulement on pouvait enlever la couette...
Heureusement, les moustiques se raréfient. Le niveau du fleuve diminue à vue d’œil. Ici, les feuilles ne meurent pas, elles verdissent de plus belle.
Les piscines aussi prennent une teinte verdâtre due à la chaleur grimpante.
La culture de certains fruits cesse, d’autres reprennent.
Le soleil bat son plein. Le temps avance, mais ne change pas.

(Octobre de Francis Cabrel)