samedi 19 mai 2012

Manuella

L'histoire d'une portugaise émigrée en Belgique depuis les années 1980. C'est comme un film, un conte dramatique un peu flou, mais ancré dans le réel de la vie.

En 1985, Manuella est fugitive. Les conditions de vie de son pays natal n'en sont pas la cause. Un mari violent, oui. Elle s'enfuit de son pays avec sa fille et réussit à échapper à Interpol pendant 6 ans.

Manuella perd son pays.

Une fois interceptée par la police, elle doit rendre des comptes au tribunal, mais obtient tout de même la garde de sa fille.

Manuella gagne sa liberté.

Elle refait sa vie en terre belge. Se remarie, a deux autres enfants, un garçon, une fille.

Manuella travaille comme femme de chambre dans un flat hôtel de Bruxelles. La routine s'installe. C'est une femme optimiste et courageuse, une battante.

Manuella croit au bonheur.

En novembre 2010, son fils fait un accident de voiture. Face à face avec un camion. L'alcool est en jeu. La première et unique fois, l'erreur pourtant fatale. Le garçon sort complètement démoli de son crash. Il est vivant, conscient, mais le beau jeune homme qu'il était n'existe plus. Il est cassé, défiguré.

Manuella perd son fils.

Devant moi, elle craque, les larmes coulent. Je suis sans mots. Je la connais de ses visites à mon appartement, c'est-à-dire à peine. Je la prends dans mes bras, elle s'excuse. Quelle ironie.

Manuella gagne quelques rides et des cheveux blancs, une cicatrice au cœur, indélébile.

(Les aveux de Dumas)

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