mardi 26 avril 2011

2 insolations et demie plus tard


Je sais que j'ai déjà abordé le sujet, mais définitivement, je ne me lasse pas de parler (ou de me plaindre) de la chaleur.

C'est qu'il me semble que je dois tellement mettre d'emphase pour que vous compreniez l'ampleur de la situation et que vous imaginez le quart, que dis-je, le dixième de ce que peut représenter le quotidien dans des conditions de vie à 49 degrés.

Lors de la lecture d'un de vos romans préférés, doucement les pages s'effeuillent de la reliure parce que celle-ci fond!

Le matin, au réveil, tout est chaud: le bol de toilette, la pâte à dent, "l'eau froide".

À midi, tout est brûlant: la poignée de porte en métal, la rampe de la piscine.

Le soir, au coucher, tout est écrasant: le corps s'écrase, les fleurs s'écrasent, les chandelles fondent d'elles-mêmes et le soleil aussi.

Le pire endroit reste probablement la cuisine, lieu de prédilection pour une descente aux enfers. Le réfrigérateur fonctionne à bloc pour tenter de conserver une température respectable et relativement fraîche. Le four fonctionne pour cuire les aliments qui périssent trop vite pour être mangés frais. Les verres dans l'armoire donnent l'impression de sortir du lave-vaisselle. La bouilloire, le grille-pain, le micro-onde sont autant de sources de chaleur ponctuelles.

Les poubelles doivent être vidées quotidiennement à cause des odeurs immondes renforcées par la chaleur extrême qui les exaltent.

Tristement, le riz préparé à 10h est gluant s'il est resté sur le comptoir jusqu'à midi. La viande hachée doit être immédiatement congelée lors de son achat puisqu'elle périt si elle n'est que réfrigérée. Les bananes noircissent en une demi journée. Le beurre et le chocolat sont en permanence mous. Le lait surit deux jours après son ouverture, etc, etc...

Mais tout cela n'est que la pointe de l'iceberg, si vous me permettez l'expression, des défis horaires au Niger.

samedi 23 avril 2011

Je craque pour toi, bon cacao!


Samedi de Pâques, j'ai des envies violentes de chocolat. J'invite mes copains et copines pour une soirée choco-jeux. Melting pot de fruits locaux, champagne et 600g de chocolat fondu au cognac, je suis en semi hyperglycémie et je ris pour tout et pour rien.




Val qui se trompe toujours quand c'est son tour au UNO, Cam qui ne comprend rien à Citadelle après 6 tours de jeu, Arnaud qui gagne la partie sans le savoir, tous et toutes me font rire à chaudes larmes.


Un bon moment que j'ai hâte de répéter avec vous.

dimanche 17 avril 2011

Saviez-vous?

Que le girafon mesure en moyenne 2 mètres à la naissance!

Que la gestation de la girafe dure 15 mois!

Que la girafe ne peut mettre bas que tous les deux ans!

Que la girafe n'adopte son petit que s'il est capable de se tenir rapidement debout et de stimuler la lactation. Qu'au bout d'une heure, il doit tenir sur ses pattes pour atteindre les mamelles de sa mère où il pourra se nourrir d'un lait très gras. Et que dans le cas contraire, la maman girafe l'abandonne ou le tue.


samedi 16 avril 2011

Courez pour toucher aux girafes


Deuxième sortie à Kouré pour voir les grandes tachetées. Un troupeau d'une quinzaine de girafes avec mamans et petits. En fait, pas si petit que ça. Les girafons mesurant 2 mètres, les mères atteignant les 4 mètres 50. Je n'ai pas pu m'empêcher de vouloir les effleurer.

vendredi 15 avril 2011

Le partout d'avril : chaleur

Comme dirait Magloire, un de mes collègues: "Ce n'est pas chaud, c'est brûlant."

Je sue de partout, de toutes les craques possibles, imaginable et inimaginable.

Pourtant l'air est tellement sec, si sec que mon nez est souffrant, que mes lèvres gercent... Quand, par malheur, mon pied verse un peu en dehors de ma chaussure (imaginez ici une gougoune), c'est ma plante de pied qui crie au feu.

La température à l'ombre est estimée à 40 degrés. Il n'y a pas un pouce carré de fraîcheur. Et les coupures se font de plus en plus fréquentes à cause de la consommation accrue d'air climatisé à la grandeur du pays.

Je rêve d'un cornet qui disparaîtrait en moins de deux. De me rouler dans la neige. De marcher dans une plaque de neige fondue (c'est peu dire) et de mouiller mon bas sec (pur délire)... Comme quoi la chaleur nous écrase. En attendant, "je fonds, je fonds, mais quel fondant!" Si seulement ça pouvait se voir sur mon tour de taille hahaha

(Sunshine, Matt Costa)

lundi 11 avril 2011

Être ici?

(Vu d'ici, Émilie Simon)

Pour venir au Niger, on doit être convaincu. Convaincu de quoi? Qu'on trouvera quelque chose bien sûr, mais quoi?

Il y a une raison fondamentale qui nous mène dans un pays subsahélien hostile, quelque chose de plus fort qu'un simple besoin d'exotisme. On n'y vient pas en touriste. Mais alors, pourquoi, pour qui? Quelle mouche a bien pu piquer les pauvres malheureux exilés?

Quelques pistes de réponse:
Spiritualité et développement de soi, à la recherche de soi, son identité
Renforcement personnel
Oubli (oublier ou se faire oublier)
Besoin de changement
Besoin d'admiration

Chacun a sa raison d’être au Niger, remise d’une séparation, accomplissement personnel, passer à autre chose, vivre la grande aventure...

Toutefois, on est conscient que le temps est précieux, que nos proches vieillissent, grandissent, murissent et qu'ils ne sont pas éternels. Alors tout le temps passé loin des êtres aimés doit servir à quelque chose, doit valoir la peine, doit être vécu à fond. Pourtant, parfois ici, ce qu'on désire ardemment, c'est que tout ça soit fini et que le temps passe vite, le plus vite possible pour pouvoir enfin rentrer à la maison.

vendredi 8 avril 2011

Le retour de l'AR_I


Hier soir, je mangeais tout bonnement mes crevettes piquantes du chinois quand la chose est apparue. Ça m'a pris quelques secondes avant d'analyser le corps velu et non écaillé de l'affaire rampante dans mon jardin intérieur. Mais une fois le processus d'observation complété, je savais que c'était de la vermine.

Ah merde, je suis fatiguée, je n'ai vraiment pas envie de jouer "au chat" et à la souris. Purée!


Bon, pas question que je dorme en sachant que j'ai un rongeur sous le toit... J'avais déjà eu assez de vertiges en trouvant de la nourriture pré-grignotée dans mes armoires la première fois. Non, il fallait en finir. J'ai dit à JC d'aller chercher une bassine pendant que je fermais les portes pour la piéger.

Je n'allais pas me ridiculiser une deuxième fois, non j'allais prendre les choses en main! Enfin, pas vraiment en main, parce que c'est répugnant, mais enfin, vous me comprenez.

Bref, pour l'opération délicate, j'étais la technicienne au balais et JC le trappeur aux bassines. Où était-il/elle?
 
Aller, sort de ton trou, rat de misère.

Après quelques essais infructueux, je fais sortir la bête de son trou. Et zoup! la voilà qui se sauve sous l'entrebâillement de la porte dans la maison. La pute!

Bon, on la file. Les rôles s'intervertissent. JC au balais, Sissi... aux bassines (ah non!).

Après avoir mis la pièce sans dessus-dessous pour "déterrer" l'animal, il se faufile une fois de plus vers la porte. Mais moi aussi,  je suis où la porte, avec mon piège dans les mains. Et je la semi-prends. Semi puisque sa tête est à l'extérieur et son corps à l'intérieur.

Je me rappelle, la dernière prise et les couinements cauchemardesques qui s'en sont suivis et je me dis que je suis mieux de crier pour enterrer les sons de l'animal que j'ai mal piégé. Bref, je n'entends rien, mais la bestiole est salement amochée à cause de moi.

Oh je suis une tueuse...

Impossible de relâcher la bête dans la nature, JC la met dans la poubelle de taule et allume un feu. Feu l'AR_I.

Je dis AR_I parce que cette fois-ci, je l'ai bien regardé et j'ai pu démystifier son identité. Il s'agit bel et bien d'une musaraigne. Pauvre petite chose, je me trouve misérable.

Enfin, le soir venu, je suis tout de même contente de dormir sur mes deux oreilles, exténuée par cette chasse à la "souris".

jeudi 7 avril 2011

Heureux d'un printemps?

(Heureux d'un printemps, Paul Piché)

Bon ok, pendant que vous espérez ardemment la venue de températures plus clémentes, bien moi je m'enligne vers des températures de cuisson lente. Mes sandales fondent sur la chaussée bouillante. C'est pas compliqué, j'ai l'impression d'être dans un four tandoori pis de porter une doudoune. Un foulard en goretex avec ça?

De tous les commentaires que j'ai pu passer sur la chaleur, je m'incline devant celui-ci qui est de loin le plus sincère. Avant, c'était de la petite bière, je me plaignais le ventre plein. Là, si je survis, je mérite une rubrique à mon nom dans le dictionnaire pour la femme qui a découvert qu'on peut suer des dessous de yeux (et je ne parle pas de larmes), une place dans les records Guiness pour les quantités astronomiques d'eau absorbée pour ne pas dessécher comme un vieux pruneau, un prix Nobel de la paix pour pas avoir tout simplement pété les plombs et finalement une médaille d'or olympique pour la discipline "saut du lit non désiré" exécutée avec brio à chaque matin.

mercredi 6 avril 2011

Investiture

Mamadou Issoufou devient le nouveau président du Niger. Un vent d'espoir souffle sur le pays. L'opposant de tous les temps est au pouvoir. Les choses changeront-elles? Pour le mieux? Seul le temps est garant de la réponse. Nous verrons.

(Ce n'est pas bon, Amadou et Mariam)

dimanche 3 avril 2011

Party de poisson

Pour célébrer ce 7e mois d'habitation et surtout fêter juste pour le plaisir, j'ai décidé d'organiser un party pour le poisson d'avril.




(Whiskey and Wine, Matt Costa)

samedi 2 avril 2011

J'aime tellement Niamey, mais...

(Nantes, de Beirut)

Aujourd'hui, ça fait 7 mois que je suis arrivée au Niger. 7 mois que je découvre chaque jour, 7 mois d'adaptation, 7 mois de révélations, 7 mois de remise en question.

Ma qualité de vie est extraordinaire. Le boulot va bien. J'ai un bon cercle d'amis, je fais des activités, je sors (dans la mesure du possible). La nourriture est excellente. Vraiment, je ne peux pas me plaindre, mais...

Ça fait longtemps aussi que je suis partie, que je ne vous ai pas vus. Vous me manquez. Longtemps que je n'ai pas respiré l'air frais et doux. En fait, chaque petite parcelle du Québec me manque.

Quand je raconte à mes amis d'ici comment c'est le Québec, j'ai l'impression que c'est la plus belle ville du monde. Pourtant, je sais qu'elle a des milliers de défauts, mais je ne les connais plus, je ne retiens que le beau, je ne pense qu'à vous qui m'êtes si chers.

Merci d'être toujours présents après ces longs mois d'absence. J'ai hâte de vous voir. Bientôt, bientôt...