mardi 10 mai 2011

Boulimie et anorexie

Comment se gaver, tout prendre, sans se donner mal au cœur et s'interdire à jamais d'avaler quoique ce soit? L'équilibre est faible, le balancier toujours entre deux pôles extrêmes.

(Le texte qui suit n’est pas basé sur des faits scientifiques ou réels)

La boulimie active est un trouble social-actif, qui se caractérise par un rapport pathologique aux activités et loisirs se manifestant par la participation excessive à des événements sociaux, de façon répétitive et durable. Cette maladie entre dans les addictions, on peut même parfois parler de toxicomanie, « socially intoxicated ».

Le boulimique actif adore bouger, être entouré de gens, faire des activités, du sport et son cerveau le sait. Ce dernier va donc produire une grande quantité d'adrénaline, ce qui va engendrer un agenda gonflé à bloc en vue d'un week-end bien rempli. Afin de compenser l'excès d’activités réalisées, la personne boulimique peut avoir recours à un ou plusieurs des actes suivants :
  • Grasse matinée ;
  • Journée entière passée au lit ;
  • Niaisage sur Internet ;
  • Lecture d’un livre ;
  • Arrêt complet des activités (aussi appelé anorexie active).
Les causes de la boulimie actives sont complexes et multiples et sont issues d’une combinaison de facteurs émotionnels, comportementaux et sociaux. Ces facteurs sont paradoxalement très proches de ceux de l’anorexie active, les deux maladies étant fréquemment liées. Un même patient peut souffrir d'une combinaison des deux maladies, ou d'une alternance d'anorexie et de boulimie.

De 30 à 60% des personnes qui souffrent de troubles sociaux-actifs souffrent d'un besoin d’aventure et 10 % d’entre eux décident de s’expatrier. L’expatriation représente l’apogée de l’activation sociale. Vivre ailleurs est grisant puisque tout est à refaire, on reprend tout à zéro et les activités sont innombrables. Cette boulimie est plus particulièrement dénommée « boulimia aventuria ».

Témoignage :
« Quand je suis arrivée au Niger, tout me semblait exotique, attirant. Je voulais tout savoir de la culture musulmane, je voulais porter le voile, manger à l’africaine, jouer du djembé, fréquenter les maquis typiques. Je voulais me fondre dans la masse, devenir Nigérienne. Puis, j’ai eu un clash, une overdose, une écœurantite aigue de l’Afrique… Je me suis mise à rêver de côtelettes de porc et de randonnées en raquette. Je passais des journées entières à regarder des photos de mes amis sur Facebook. »

Les personnes touchées utilisent souvent les loisirs et les soirées entre amis afin de trouver un moyen de compensation pour des envies et des sentiments qui semblent indomptables ou insurmontables : le besoin de parler, de rire, de jouer, d’échanger, d’apprendre.

Finalement, ces comportements vont nuire à la santé physique et psychique… de leurs proches qui seront incapables de recevoir un ami de plus à la maison.

La boulimie entraîne des comportements compulsifs d’inscriptions à des activités, en grande quantité, sur un court laps de temps. Les activités choisies sont assez stéréotypées : sport (bouger), art (apprendre), langue (parler).

Le déroulement de la crise est marqué par un début brutal, avec sensation de malaise, de vide, de grande anxiété lorsque l’agenda reste vierge, que la personne ressent comme particulièrement pénible, et que l'invitation massive de gens à la maison, la recherche d’activités culturelles et la planification de voyage vont apaiser. 

Ce paroxysme anxieux se solde donc par la crise boulimique proprement dite, avec excès de rencontres, souvent accompagné de canapés et de verres de bières, de perte d’ennui, et de sentiment de détresse face au fait qu’il n’y ait pas assez de nourriture pour tout le monde et à la honte d'avoir une chanson qui joue deux fois pendant la soirée. La crise peut durer jusqu'à ce que le boulimique ressente de violentes envies d’écouter une série américaine seul dans sa chambre, signe que la tête est rassasiée de la présence des autres et signant souvent la fin de la crise. La personne est alors souvent en prise à un malaise physique (associée à la douleur aux pieds d’avoir trop dansé, la culpabilité de ne pas s’être couché plus tôt, etc.) qui se résout souvent par une journée tranquille à la maison sous les couvertes ou dans la piscine.

L'anorexie active de son côté est la « perte d’appétit » pour ce qui est nouveau et différent. Elle se manifeste notamment par une préoccupation tyrannique de ce qui est calme, stable et silencieux. 

Une de ses sous-catégories est l’« anorexia aventuria » qui est spécifiquement reliée à l’expatriation. Dans ce cas, la personne pense à ce qui est resté derrière, ce qui entraîne des nostalgies drastiques des amis, de la famille et de la culture mère. Les causes sont multiples et surdéterminées. En tout état de cause, elles relèvent d’une idéalisation du pays d’origine et de la simplicité de la vie là-bas. Les mails, les appels téléphoniques des êtres chers sont souvent incriminés, mais ils restent difficiles à isoler de l'histoire sociale de la personne.

La sociologie propose de prendre en compte la part des aspects sociaux liés, comme le fait que la « boulimia aventuria » ne se retrouve pas dans les mêmes proportions partout dans le monde. Dans certaines cultures, elle est quasi-absente ; au Japon par exemple.

Il est important aussi de mentionner la différence entre l’anorexie active et l’anorexie inactive. La première est le rejet, la perte d’appétit pour des activités quelles qu’elles soient. La seconde est plutôt la lutte contre l’envie irrésistible de faire quoique ce soit (tant que ça bouge et change les idées du train-train quotidien).

(Alors on danse de Stromae!!!!!!)

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